Les USA ont financé une guerre ethnique dans les Balkans
Les USA, les Nations-Unies et l'OTAN ont été
complices de l'escalade d'une vague de terrorisme et de guerre ethnique
au Kosovo et en Macédoine, en partie financée par les narcodollars.
Les USA et l'Armée de Libération du Kosovo représentent
les mêmes valeurs humaines et les mêmes principes... Combattre
pour l'UCK c'est combattre pour les droits de l'homme et les valeurs prônées
par l'Amérique.
Par le Sénateur Joseph Lieberman, cité dans le Washington
Post, 29 avril 1999.
Tout en soutenant l'ancienne république yougoslave de Macédoine, Washington canalise, dans l'ombre, de l'argent et du matériel militaire vers l'Armée de Libération du Kosovo (UCK), aujourd'hui engagée dans une guerre frontalière avec les Forces de Sécurité Macédoniennes. Cruelle ironie du sort, Washington arme et conseille à la fois les attaquants de l'UCK et les défenseurs macédoniens sous couvert de lois approuvées par le Congrès américain. Military Professional Resources Inc. (MPRI), équipe de mercenaires sous contrat avec le Pentagone, apporte son aide à la Macédoine, dans le cadre d'un train de mesures d'assistance militaire de la part des USA, "afin de prévenir les attaques armées et de défendre le territoire macédonien". Mais le MPRI conseille et équipe aussi l'UCK, qui est responsable des assauts terroristes. Dans cette guerre, la machine américaine armée-services secrets tire les ficelles "des deux côtés". Quel programme secret se cache derrière tout cela ?
L'Armée de Libération du Kosovo (UCK), transformée
en septembre 1999 en Corps de Protection du Kosovo (KPC) sous les auspices
de l'ONU, est à l'origine des attaques terroristes de la région
de Tetovo, en Macédoine, ainsi que dans le sud de la Serbie. En
Macédoine, ces assauts sont financés par l'organisation mandatée
par l'UCK : la Ushtira Clirimtare Komtare (UCK) ou Armée de Libération
Nationale (NLA). Les terroristes opèrent depuis des bases de l'UCK
à l'intérieur du Kosovo sous la protection de la KFOR.
Soutenue par les USA, l'UCK et ses divers mandataires sont bien équipés.
Selon Carl Bildt (coordinateur spécial de l'ONU pour les Balkans),
les Forces de Sécurité Macédoniennes "ne sont pas
de taille" à lutter contre les rebelles : "...les guérilleros
constituent une organisation militaire qualifiée... Ils possèdent
un noyau de combattants très experimentés. Ils sont bien
armés, à l'évidence bien préparés, et,
selon toute probabilité, contrôlent des parties importantes
de l'arrière-pays."
Mais où ont-ils trouvé l'argent ? Les médias occidentaux donnent l'impression que l'Armée de Libération Nationale (NLA) s'est muée en une force rebelle moderne du jour au lendemain, spontanément, "comme par magie", et que les dirigeants de l'OTAN n'ont aucun contact avec l'UCK.
L'opération de maintien de la paix de l'ONU finance le terrorisme
Selon le London Sunday Times, "les agents secrets américains
ont reconnu qu'ils aidaient à former les soldats de l'Armée
de Libération du Kosovo avant le bombardement de la Yougoslavie
par l'OTAN". (1) Un examen des documents du Congrès américain
laisserait supposer que le soutien de la CIA ne s'est pas interrompu après
la guerre. (2)
De plus, tandis que l'UCK conserve des liens à la fois avec
la CIA et avec des gangs criminels impliqués dans le trafic de stupéfiants
dans les Balkans, cette organisation paramilitaire, rebaptisée Corps
de Protection du Kosovo (KPC), s'est vue octroyer le statut de l'ONU, ce
qui implique qu'on lui accorde des sources légitimes de financement
par l'intermédiaire de l'ONU ainsi que par des canaux bilatéraux.
L'approvisionnement en matériel militaire, la formation de l'UCK
et l'apport de conseillers militaires ont été confiés
à MPRI. Le schéma est similaire à celui suivi en Croatie
et dans la Fédération croato-musulmane bosniaque où
les programmes "d'équipement et de formation", comme on les appelle,
ont été élaborés par le Pentagone.
Les concepts de MPRI en matière de formation, qui avaient déjà
été testés en Croatie et en Bosnie, sont basés
sur la transmission "des tactiques offensives...comme meilleure forme de
défense". (3) Dans le contexte kosovar, cette "doctrine défensive"
comme on l'appelle, appliquée dans les assauts terroristes lancés
dans le sud de la Serbie et en Macédoine, vise à transformer
la force paramilitaire de l'UCK en une force militaire moderne au service
des objectifs stratégiques de l'Alliance. En 1999, le MPRI comptait
"91 anciens militaires de carrière, très expérimentés,
opérant en Bosnie-Herzégovine". (4) Le nombre d'officiers
militaires travaillant sous contrat avec l'UCK n'a pas été
révélé.
Il existe, cependant, un lien logique. Le chef d'état-major
de l'UCK, Agim Ceku (qui était auparavant avec les Forces Armées
Croates) entretient une relation de longue date avec le MPRI. Ceku a commencé
à travailler avec le MPRI en 1995 pour la planification de l'Opération
Storm
en Croatie, qui a conduit à des massacres
ethniques et à l'expulsion de plus de 200.000 Serbes de la région
de Krajina, en Croatie. Le fait que Ceku soit "un criminel de guerre
supposé", selon les dossiers du Tribunal International de la Haye,
organisme présentant ses conclusions au Secrétaire Général
de l'ONU, ne semble pas, cependant, ennuyer qui que ce soit à l'intérieur
de la "communauté internationale". (5)
Ceku possède un laissez-passer de l'ONU,
qui lui confère l'immunité diplomatique à l'intérieur
du Kosovo. Selon le procureur de l'ICTY, Carla del Ponte, la réputation
et l'intégrité de Ceku ne sont pas ternies, cependant, parce
que les "enquêtes du Tribunal International de la Haye... concernent
des atrocités commises (par Ceku) à Krajina... entre 1993
et 1995... On n'envisage pas de réouvrir le dossier de Ceku à
l'intérieur même du Kosovo" (6)
Derrière la façade polie de la
diplomatie internationale, le Secrétaire Général de
l'ONU, Kofi Annan, a sciemment et délibérément approuvé,
sur
instructions de Washington, la nomination "d'un criminel de guerre
supposé" afin qu'il participe à une opération de maintien
de la paix menée par l'ONU. En d'autres termes, le système
de l'ONU "finance le terrorisme", créant un précédent
très inquiétant dans l'histoire d'une organisation internationale
: "l'ONU paye le salaire d'un grand nombre de gangsters" qui sont maintenant
impliqués dans les assauts terroristes lancés en Macédoine.
(7)
Le réinvestissement des narcodollars
Le soutien de l'ONU ne constitue qu'une source de financement parmi d'autres pour l'UCK. Diverses organisations islamiques ont canalisé de l'argent et du matériel militaire vers la KLA. Avant la guerre de 1999, "on a rapporté que des instructeurs allemands, turcs et afghans formaient les combattants de l'UCK sur les tactiques de guérilla et de diversion". (8)
Les mercenaires moudjahidin recrutés dans
un certain nombre de pays combattaient contre les Forces de Sécurité
Serbes aux côtés de l'UCK au Kosovo. Selon le Sunday Times,
les récents assauts lancés par le mandataire de la KLA dans
la région de Tetovo, en Macédoine, ont été
"encouragés par les mercenaires d'Afghanistan et d'Arabie Saoudite".
(9)
Largement appuyé à l'aide de documents,
le trafic de stupéfiants dans les Balkans sert à financer
la guerre ethnique, avec la complicité des USA et de l'OTAN. Ce
schéma de soutien indirect, à travers le réinvestissement
des narcodollars, fait partie intégrante des opérations de
couverture de la CIA depuis la guerre entre l'URSS et l'Afghanistan.
Selon des documents de la Drug Enforcement Administration
(DEA) américaine (administration chargée de l'application
de la législation antidrogue), "certains membres de la célèbre
mafia albanaise ont des liens avec un cartel faisant la contrebande de
stupéfiants" basé dans la capitale du Kosovo, Pristina. Ce
cartel est soi-disant composé d'hommes de souche albanaise qui sont
membres du Front National du Kosovo (KNF), dont la branche armée
est l'UCK. Les documents de la DEA semblent montrer qu'il s'agit de l'une
des "plus puissantes organisations de contrebande d'héroïne
au monde", ses profits étant détournés vers l'UCK
pour acheter des armes. (10)
Selon les propres termes de l'ancien agent de la DEA et auteur Michael Levine : "Il y a dix ans, nous armions et équipions les pires éléments des moudjahidin en Afghanistan, trafiquants de drogues, contrebandiers d'armes, terroristes anti-américains. Aujourd'hui, nous faisons de même avec l'UCK, qui a des liens avec tous les cartels de drogue connus du Moyen-Orient et de l'Extrême-Orient. Interpol, Europol et presque toutes les agences européennes de renseignements et les agences anti-drogues possèdent des dossiers débouchant sur des gangs de trafiquants de drogue qui conduisent tout droit à l'UCK et aux gangs albanais de ce pays." (11)
Tandis que l'aide des USA, combinée à
l'argent de la drogue est canalisée vers l'UCK, Washington et
Bruxelles condamnent pour la forme les assauts terroristes de Tetovo
fomentés par la NLA tout en niant avec désinvolture les liens
entre les attaquants et l'UCK. D'après les propres termes de l'ancien
Secrétaire Général de l'OTAN, Javier Solana : "...
ce serait une erreur de négocier ; il faut que les terroristes soient
isolés. Chacun de nous doit les condamner et les isoler. On n'arrive
à rien par la violence..."
L'OTAN a promis "d'affamer" les rebelles en coupant
les voies d'approvisionnement en provenance du Kosovo voisin. (12) Tout
en condamnant les terroristes, l'OTAN, par l'intermédiaire de l'ONU,
a également "fait naître un besoin urgent de restrictions
au sein des forces macédoniennes". (13)
Ce double-langage est bien entendu une forme
de camouflage politique : vous dites que vous êtes contre les terroristes
et vous les soutenez ensuite via l'UCK avec des fusils, des munitions et
des conseillers militaires payés par le Trésor public américain.
Les USA financent les deux camps
Mais il y a autre chose encore plus effrayant que l'on n'a pas révélé à l'opinion publique. La guérilla de la région de Tetovo, en Macédoine, est financée et, par conséquent, contrôlée par Washington des "deux côtés" de la frontière. Tandis que Washington injecte de l'argent à l'UCK, la FYR de Macédoine (état qui a été un client docile) reçoit de la part des USA une aide et une formation sur le plan militaire. La Macédoine fait partie du programme de Partenariat pour la Paix de l'OTAN (PfP) et aspire à devenir membre à part entière de l'OTAN. Ce même groupe de conseillers militaires américains sous contrat avec l'UCK "aide" aussi les Forces Armées Macédoniennes. Le MPRI, tout en aidant l'UCK lors de ses assauts terroristes, est aussi présente derrière les lignes ennemies en Macédoine dans le cadre d'un soi-disant Programme de Stabilité et de Dissuasion. Ce dernier est destiné à "aider les Forces Armées Macédoniennes... à prévenir les attaques armées et, si cette force de dissuasion ne s'avérait pas efficace, à défendre le territoire macédonien". (14) Ce qui se passe, c'est que la société américaine de mercenaires mandatée "pour défendre la frontière" (MPRI), conseille aussi l'UCK sur la meilleure façon "d'attaquer la frontière".
N'est-ce pas clair comme de l'eau de roche ? Le
stratagème de l'armée et des services secrets consiste à
financer les deux camps dans ce conflit, à apporter une aide militaire
à l'un et de l'argent à l'autre. Et ensuite à "les
faire se battre". C'est un jeu sinistre de l'armée et des services
secrets, une "opération menée de l'intérieur" avec,
des deux côtés, des conseillers militaires américains
issus de la même équipe de mercenaires (MPRI). Le Programme
de Stabilité et de Dissuasion en Macédoine est en fait en
grande partie financé par les ventes américaines de matériel
militaire à l'étranger (FMS) ; autrement dit, le MPRI est
chargé de livrer aux Forces Armées Macédoniennes des
armes et du matériel obsolètes dont le Ministère américain
de la Défense veut se débarasser (c'est-à-dire de
pratiquer le dumping).
En outre, avec ses diverses sources de financement
(drogues, organisations islamiques, aide militaire américaine, contributions
de la communauté albano-américaine), l'UCK et son mandataire
macédonien, la Ushtira Clirimtare Komtare, sont avantagés.
L'argent provenant de diverses sources, y compris du trafic de drogue,
excède largement les maigres allocations des FMS accordées
sous la forme d'un surplus d'équipement militaire macédonien
de la Défense.(15)
Les rencontres amicales et cordiales organisées
à Skopje en juillet 2000 entre le Général Henry H.
Shelton, Président des Chefs d'état-major des Armées
aux USA, et son homologue macédonien, le Général Jovan
Andrevski, constituent un écran de fumée manifeste. Tandis
que les "huiles" américaines soutiennent du bout des lèvres
leur partenaire et allié dans le cadre du PfP, l'UCK, avec l'aide
de la communauté albano-américaine, recrute activement des
citoyens américains pour participer au combat en tant que volontaires
contre les Forces Armées Macédoniennes. (16)
Gardez bien à l'esprit que ce schéma
de "financement des deux camps" ne se limite pas aux Balkans. Depuis la
fin de la Guerre Froide, Washington est mêlée à l'acheminement
d'un financement secret et au déclenchement de conflits civils dans
différentes régions du monde dont l'Afrique Centrale, le
Caucase et l'Asie Centrale. En finançant les deux camps, les USA
contrôlent l'issue de la guerre.
Le MPRI supervise le spectacle
Le MPRI, qui recrute un large éventail
de spécialistes de l'armée et des services secrets à
partir de sa banque de données constituées d'anciens membres
du personnel militaire, est contrôlée par une poignée
d'anciens généraux et ex-officiers de la CIA.
Le Général Rich Griffitts (à
la retraite), responsable du programme du MPRI en Macédoine, dialogue
avec le chef d'état-major macédonien. Il dialogue aussi avec
le Commandant de l'UCK, Agim Ceku, avec lequel il entretient une relation
de longue date depuis l'Opération Storm menée en Croatie
en 1995. Ceku fait partie du "réseau des anciens" du MPRI. En collaboration
avec le MPRI, il fut l'un des principaux artisans de l'Opération
Storm.
En
cette qualité, il a aussi fait office de commandant de la division
d'artillerie, qui a bombardé sans pitié les civils serbes
de Krajina. (17)
Le fait que le personnel du MPRI posté
au Kosovo soit ou non en contact ou en communication directe avec ses collègues
de Macédoine importe peu : tout le personnel militaire du MPRI sur
le terrain présente son rapport à Rich Griffitts, Crosbie
Saint et Carl Vuono (Président du MPRI) au siège de la société
à Alexandrie, en Virginie, aux USA. Crosbie Saint, responsable du
Groupe International de la société, coordonne les diverses
opérations du MPRI au Kosovo et en Macédoine ainsi qu'en
Croatie et en Bosnie. De son côté, Crosbie Saint, qui est
un ancien directeur du service de renseignement de l'armée de terre,
est en contact permanent avec le Pentagone,
la KFOR et la CIA. (18)
Le programme secret
Alors, de quel genre de guerre s'agit-il ? Les
deux camps de la guerre frontalière de Macédoine sont contrôlés
par les USA. Des membres du personnel militaire américain issus
de la même société privée de mercenaires (MPRI)
sont postés "de part et d'autre de la ligne", aidant leurs homologues
ocaux à se battre sur l'ordre de Washington.
Si on laisse cette guerre se poursuivre, cela
conduira inévitablement à l'escalade d'une haine ethnique,
à des victimes civiles et à une multitude de réfugiés.
Cette situation entraînera à
son tour une déstabilisation politique et une agitation sociale
tant en Macédoine qu'en Yougoslavie, donnant ainsi un prétexte
à Washington et à l'OTAN pour intervenir directement sous
couvert du "maintien de la paix" et de "l'instauration de la confiance".
Le
programme secret englobe aussi la mobilisation des hommes de souche albanaise
en Macédoine pour soutenir la structure de l'UCK ou en faire partie.
En d'autres termes, Washington "finance une guerre
ethnique" afin d'atteindre de larges objectifs géopolitiques, stratégiques
et économiques en utilisant l'UCK comme mandataire. Pendant ce temps,
la "communauté internationale", mettant en garde contre une "catastrophe
humanitaire" imminente, a envoyé une armée d'observateurs
et d'experts des droits de l'homme avec un mandat pour protéger
les droits politiques et sociaux de la population de souche albanaise.
Cette "réconciliation" arrangée, imposée par l'OTAN
sous les auspices de l'ONU, part du principe que la population de souche
albanaise en Macédoine est une minorité sociale opprimée.
Non seulement entretient-elle des divisions socio-ethniques à l'intérieur
de la Macédoine mais elle offre aussi une légitimité
aux "guérilleros" parrainés par l'UCK tout en suscitant la
compassion des médias internationaux. Elle tend à discréditer
les Forces de Sécurité Macédoniennes, affaiblissant
ainsi leur capacité à combattre l'UCK.
Tandis que Washington continue dans l'ombre à
soutenir les terroristes, l'alliance militaire se présente comme
un médiateur impartial. A son tour, le porte-parole officieux de
l'OTAN, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération
en Europe (OSCE), fait porter la responsabilité sur le gouvernement
de Skopje, invitant les autorités légales de la FYR de Macédoine,
de Presevo et du Kosovo à agir pour restaurer la paix et la sécurité...
tous les secteurs de la société macédonienne (devraient)
coopérer pacifiquement et... instaurer une confiance inter-ethnique.
(19)
L'envoi de troupes bulgares en Macédoine
(dans le cadre du programme de Partenariat pour la Paix de l'OTAN) pour
combattre les rebelles pourrait, s'il se concrétisait, contribuer
au déclenchement d'une conflagration bien plus importante dans la
région. De même, des affrontements ethniques, également
manigancés par Washington, ont été provoqués
au Montenegro, qui comporte une minorité albanaise assez importante.
Et au Montenegro, la MUP, la force de police fortement partisane du Montenegro,
reçoit l'aide des Forces Armées Croates, qui, à leur
tour, sont formés par le MPRI dans le cadre du Système de
Formation et de Préparation des Forces Armées Croates (CARTS)
ainsi qu'on l'appelle. De même, réclamer "l'autonomie" pour
la population de souche hongroise dans le nord de Vojvodina fait partie
du stratagème de l'OTAN, de grands nombres de troupes de l'OTAN
étant postés du côté hongrois de la frontière.
Sur un plan plus général, les divers contrats d'assistance
militaire dont bénéficient la Croatie, la Bosnie et l'UCK
sont en fin de compte dirigés contre la Serbie. (20)
Bien que les gouvernements de Belgrade et de Skopje
se conforment aux exigences de Washington, la politique étrangère
américaine vise à la longue à démanteler les
institutions politiques et à se débarasser des partis politiques
qui résistent à la domination des USA et de l'OTAN. Leur
objectif est de finir par faire éclater ce qu'il reste de la Yougoslavie
en ce que le représentant des Balkans au sein de l'ONU, Carl Bildt,
a appelé un "patchwork de protectorats" sur le "modèle Kosovo-Bosnie",
sous le contrôle du programme de "maintien de la paix" de l'ONU,
c'est-à-dire, sous occupation militaire. (21)
Un accord du style de ceux de Dayton est le cadre
choisi pour déplacer et détruire des institutions nationales
existantes comprenant un système parlementaire fragile mais néanmoins
opérationnel. En ce qui concerne la Macédoine, l'OSCE a désigné
l'ambassadeur Robert Frowick pour travailler avec le gouvernement de Skopje.
Les termes de son mandat sont clairs. En 1996, on a confié à
Frowick la mise en place de la "démocratie" en Bosnie-Herzégovine
dans le cadre des Accords de Dayton ; la "Constitution" bosniaque, préalablement
rédigée par des hommes de loi américains au sein de
la base d'aviation militaire de Dayton, dans l'Ohio, aux USA, a été
annexée à l'Accord de Cadre Général de 1995
arrangé par les USA. (22)
Le démantelement du Nouvel Ordre Mondial
Les assauts terroristes en Macédoine et dans le sud de la Serbie servent les objectifs stratégiques de Washington en violation flagrante du droit international. L'OTAN est de plus en plus discrédité au yeux de l'opinion publique internationale. Les mensonges et contre-vérités se font jour et le peuple de Yougoslavie est résolu à préserver sa souveraineté face à l'agression des USA. La politique étrangère des USA dirigée contre des états dits non conformistes manque de crédibilité, tant aux USA que sur le plan international. Partout dans le monde, des citoyens ont les yeux tournés vers la Yougoslavie et vers le courage de son peuple qui a résisté à l'imposition du Nouvel Ordre Mondial. Les mensonges concernant la guerre contre la Yougoslavie ont été découverts et révélés à des millions de gens.
Notes de fin
1. Voir Tom Walker et Aiden Laverty, "La CIA a aidé l'armée
des guérilleros du Kosovo", Sunday Times, 12 mars 2000.
2. Voir "Loi donnant mandat aux services secrets pour l'année
budgétaire 2000", HR 1555, Section 308, intitulée "Rapport
sur l'Armée de Libération du Kosovo", disponible sur le site
: www.senate.gov/search
3. Voir Tammy Arbucki, "La création d'une
armée bosniaque", Jane's International Defence Review, août
1997.
4. Voir Military Professional Ressources, Inc,
"Besoins en personnel", page web du MPRI : www.mpri.com
5. Voir Michel Chossudovsky, "Les Nations-Unies
nomment un criminel de guerre supposé", Emperor's Clothes, mars
2000, emperors-clothes.com/articles/chuss/unandthe.htm
6. Voir Tom Walker, "Le Chef de la défense
du Kosovo accusé de crimes de guerre", Sunday Times, Londres, 10
octobre 1999.
7. Cité dans John Sweeney et Jen Holsoe,
"La force chargée de réagir face au désastre du Kosovo
se trouve accusée de meurtre et de torture", Observer, Londres 12
mars 2000.
8. Voir Michel Chossudovsky, "Les guérilleros
du Kosovo sont soutenus financièrement par le crime organisé",
Covert Action Quarterly, automne 1999 ; également publié
par Emperor's Clothes, emperors-clothes.com
9. Voir Tom Walker, "Les Troupes de l'OTAN prises
dans l'Ulster des Balkans", Sunday Times, Londres, 18 mars 2001.
10. D'après des documents de la DEA examinés
et cités dans R. Chandran, "L'UCK soutenue par les USA est liée
au réseau de l'héroïne", www.voz-rebelde.de
Voir aussi Michel Chossudovsky "Les guérilleros du Kosovo sont soutenu
financièrement par le crime organisé".
11. Cité dans le New American Magazine,
24 mai 1999.
12. Cité dans le New York Times, 20 mars
2001.
13. Mission d'Administration Intérimaire
de l'ONU au Kosovo (UNMIK), communiqué de presse, 29 mars 2001.
14. Voir la page web du MPRI, www.mpri.com/subchannels/int_europe.html
15. L'aide militaire américaine dans le
cadre du programme des FMS pour la Macédoine a été
de 4 millions de dollars pour l'année budgétaire 2000 ; 7,9
millions de dollars ont été affectés pour 2001. Plus
récemment, les USA ont annoncé un contrat global d'assistance
militaire de 13,5 millions de dollars. Voir Gouvernement de Macédoine,
Ministère de la Défense, Communiqué, 21 mars 2001
; "Justification du budget du Congrès pour les opérations
à l'étranger", année budgétaire 2001, publiée
par le Bureau du Secrétaire d'Etat, Ressources, Plans et Politique,
Département d'Etat américain, 15 mars 2000.
16. New York Times, 19 mars 2001.
17. Voir Michel Chossudovsky, "L'OTAN a instauré
le règne de la terreur au Kosovo", juillet 1999, emperors-clothes.com/index.htm
18. Voir la page web du MPRI, op.cit.
19. Déclaration du Président de
l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE, Severin, sur l'ancienne République
Yougoslave de Macédoine et du Kosovo, 23 mars 2001, sur : www.osce.org/news
20. Voir Michel Chossudovsky, "La guerre contre
la Yougoslavie n'est pas finie", juin 2000, www.emperors-clothes.com/articles/chuss/warnot.htm
21. Voir la déclaration de Carl Bildt
: www.usip.org/oc/cibriefing/bildt_cib.htmlBildt devint le Haut Représentant
en Bosnie suite à l'adoption des Accords de Dayton en 1995.
22. Pour une discussion sur le sujet, voir Michel
Chossudovsky, "Démanteler la Yougoslavie, Recoloniser la Bosnie",
Covert Action Quarterly, printemps 1996 ; également publié
par Emperor's Clothes : emperors-clothes.com/indexe.htm
Le texte de la Constitution bosniaque est
disponible sur : www.bosnia.co.uk/dayton.html
L'auteur :
Michel Chossudovsky est professeur d'économie
à l'université d'Ottawa, au Canada, et il est l'auteur de
The Globalization of poverty (La mondialisation de la pauvreté,
Common courage press, 2001). Vous pouvez le contacter par fax au +1 (514)
425 6224 ou par e-mail à l'adresse chossudovsky@videotron.ca
Vous pouvez aussi consulter le texte de cet
article, qui s'intitulait à l'origine '"Washington finance une guerre
ethnique dans les Balkans", sur le site internet d'Emperor's Clothes,
Source : Nexus Magazine, n° 16, septembre/octobre
2001
Pour le C.A.R.L. Emmanuël Xédah