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Les USA ont financé une guerre ethnique dans les Balkans

Les USA, les Nations-Unies et l'OTAN ont été complices de l'escalade d'une vague de terrorisme et de guerre ethnique au Kosovo et en Macédoine, en partie financée par les narcodollars.

Article de Michel Chossudovsky
2000 & 2001

Les USA et l'Armée de Libération du Kosovo représentent les mêmes valeurs humaines et les mêmes principes... Combattre pour l'UCK c'est combattre pour les droits de l'homme et les valeurs prônées par l'Amérique.
Par le Sénateur Joseph Lieberman, cité dans le Washington Post, 29 avril 1999.
 

Tout en soutenant l'ancienne république yougoslave de Macédoine, Washington canalise, dans l'ombre, de l'argent et du matériel militaire vers l'Armée de Libération du Kosovo (UCK), aujourd'hui engagée dans une guerre frontalière avec les Forces de Sécurité Macédoniennes. Cruelle ironie du sort, Washington arme et conseille à la fois les attaquants de l'UCK et les défenseurs macédoniens sous couvert de lois approuvées par le Congrès américain. Military Professional Resources Inc. (MPRI), équipe de mercenaires sous contrat avec le Pentagone, apporte son aide à la Macédoine, dans le cadre d'un train de mesures d'assistance militaire de la part des USA, "afin de prévenir les attaques armées et de défendre le territoire macédonien". Mais le MPRI conseille et équipe aussi l'UCK, qui est responsable des assauts terroristes. Dans cette guerre, la machine américaine armée-services secrets tire les ficelles "des deux côtés". Quel programme secret se cache derrière tout cela ?

L'Armée de Libération du Kosovo (UCK), transformée en septembre 1999 en Corps de Protection du Kosovo (KPC) sous les auspices de l'ONU, est à l'origine des attaques terroristes de la région de Tetovo, en Macédoine, ainsi que dans le sud de la Serbie. En Macédoine, ces assauts sont financés par l'organisation mandatée par l'UCK : la Ushtira Clirimtare Komtare (UCK) ou Armée de Libération Nationale (NLA). Les terroristes opèrent depuis des bases de l'UCK à l'intérieur du Kosovo sous la protection de la KFOR.
Soutenue par les USA, l'UCK et ses divers mandataires sont bien équipés. Selon Carl Bildt (coordinateur spécial de l'ONU pour les Balkans), les Forces de Sécurité Macédoniennes "ne sont pas de taille" à lutter contre les rebelles : "...les guérilleros constituent une organisation militaire qualifiée... Ils possèdent un noyau de combattants très experimentés. Ils sont bien armés, à l'évidence bien préparés, et, selon toute probabilité, contrôlent des parties importantes de l'arrière-pays."

Mais où ont-ils trouvé l'argent ? Les médias occidentaux donnent l'impression que l'Armée de Libération Nationale (NLA) s'est muée en une force rebelle moderne du jour au lendemain, spontanément, "comme par magie", et que les dirigeants de l'OTAN n'ont aucun contact avec l'UCK.

L'opération de maintien de la paix de l'ONU finance le terrorisme

Selon le London Sunday Times, "les agents secrets américains ont reconnu qu'ils aidaient à former les soldats de l'Armée de Libération du Kosovo avant le bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN". (1) Un examen des documents du Congrès américain laisserait supposer que le soutien de la CIA ne s'est pas interrompu après la guerre. (2)
De plus, tandis que l'UCK conserve des liens à la fois avec la CIA et avec des gangs criminels impliqués dans le trafic de stupéfiants dans les Balkans, cette organisation paramilitaire, rebaptisée Corps de Protection du Kosovo (KPC), s'est vue octroyer le statut de l'ONU, ce qui implique qu'on lui accorde des sources légitimes de financement par l'intermédiaire de l'ONU ainsi que par des canaux bilatéraux.
L'approvisionnement en matériel militaire, la formation de l'UCK et l'apport de conseillers militaires ont été confiés à MPRI. Le schéma est similaire à celui suivi en Croatie et dans la Fédération croato-musulmane bosniaque où les programmes "d'équipement et de formation", comme on les appelle, ont été élaborés par le Pentagone.
Les concepts de MPRI en matière de formation, qui avaient déjà été testés en Croatie et en Bosnie, sont basés sur la transmission "des tactiques offensives...comme meilleure forme de défense". (3) Dans le contexte kosovar, cette "doctrine défensive" comme on l'appelle, appliquée dans les assauts terroristes lancés dans le sud de la Serbie et en Macédoine, vise à transformer la force paramilitaire de l'UCK en une force militaire moderne au service des objectifs stratégiques de l'Alliance. En 1999, le MPRI comptait "91 anciens militaires de carrière, très expérimentés, opérant en Bosnie-Herzégovine". (4) Le nombre d'officiers militaires travaillant sous contrat avec l'UCK n'a pas été révélé.
Il existe, cependant, un lien logique. Le chef d'état-major de l'UCK, Agim Ceku (qui était auparavant avec les Forces Armées Croates) entretient une relation de longue date avec le MPRI. Ceku a commencé à travailler avec le MPRI en 1995 pour la planification de l'Opération Storm en Croatie, qui a conduit à des massacres ethniques et à l'expulsion de plus de 200.000 Serbes de la région de Krajina, en Croatie. Le fait que Ceku soit "un criminel de guerre supposé", selon les dossiers du Tribunal International de la Haye, organisme présentant ses conclusions au Secrétaire Général de l'ONU, ne semble pas, cependant, ennuyer qui que ce soit à l'intérieur de la "communauté internationale". (5)

Ceku possède un laissez-passer de l'ONU, qui lui confère l'immunité diplomatique à l'intérieur du Kosovo. Selon le procureur de l'ICTY, Carla del Ponte, la réputation et l'intégrité de Ceku ne sont pas ternies, cependant, parce que les "enquêtes du Tribunal International de la Haye... concernent des atrocités commises (par Ceku) à Krajina... entre 1993 et 1995... On n'envisage pas de réouvrir le dossier de Ceku à l'intérieur même du Kosovo" (6)
Derrière la façade polie de la diplomatie internationale, le Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, a sciemment et délibérément approuvé, sur instructions de Washington, la nomination "d'un criminel de guerre supposé" afin qu'il participe à une opération de maintien de la paix menée par l'ONU. En d'autres termes, le système de l'ONU "finance le terrorisme", créant un précédent très inquiétant dans l'histoire d'une organisation internationale : "l'ONU paye le salaire d'un grand nombre de gangsters" qui sont maintenant impliqués dans les assauts terroristes lancés en Macédoine. (7)

Le réinvestissement des narcodollars

Le soutien de l'ONU ne constitue qu'une source de financement parmi d'autres pour l'UCK. Diverses organisations islamiques ont canalisé de l'argent et du matériel militaire vers la KLA. Avant la guerre de 1999, "on a rapporté que des instructeurs allemands, turcs et afghans formaient les combattants de l'UCK sur les tactiques de guérilla et de diversion". (8)

Les mercenaires moudjahidin recrutés dans un certain nombre de pays combattaient contre les Forces de Sécurité Serbes aux côtés de l'UCK au Kosovo. Selon le Sunday Times, les récents assauts lancés par le mandataire de la KLA dans la région de Tetovo, en Macédoine, ont été "encouragés par les mercenaires d'Afghanistan et d'Arabie Saoudite". (9)
Largement appuyé à l'aide de documents, le trafic de stupéfiants dans les Balkans sert à financer la guerre ethnique, avec la complicité des USA et de l'OTAN. Ce schéma de soutien indirect, à travers le réinvestissement des narcodollars, fait partie intégrante des opérations de couverture de la CIA depuis la guerre entre l'URSS et l'Afghanistan.
Selon des documents de la Drug Enforcement Administration (DEA) américaine (administration chargée de l'application de la législation antidrogue), "certains membres de la célèbre mafia albanaise ont des liens avec un cartel faisant la contrebande de stupéfiants" basé dans la capitale du Kosovo, Pristina. Ce cartel est soi-disant composé d'hommes de souche albanaise qui sont membres du Front National du Kosovo (KNF), dont la branche armée est l'UCK. Les documents de la DEA semblent montrer qu'il s'agit de l'une des "plus puissantes organisations de contrebande d'héroïne au monde", ses profits étant détournés vers l'UCK pour acheter des armes. (10)

Selon les propres termes de l'ancien agent de la DEA et auteur Michael Levine : "Il y a dix ans, nous armions et équipions les pires éléments des moudjahidin en Afghanistan, trafiquants de drogues, contrebandiers d'armes, terroristes anti-américains. Aujourd'hui, nous faisons de même avec l'UCK, qui a des liens avec tous les cartels de drogue connus du Moyen-Orient et de l'Extrême-Orient. Interpol, Europol et presque toutes les agences européennes de renseignements et les agences anti-drogues possèdent des dossiers débouchant sur des gangs de trafiquants de drogue qui conduisent tout droit à l'UCK et aux gangs albanais de ce pays." (11)

Tandis que l'aide des USA, combinée à l'argent de la drogue est canalisée vers l'UCK, Washington et Bruxelles condamnent pour la forme les assauts terroristes de Tetovo fomentés par la NLA tout en niant avec désinvolture les liens entre les attaquants et l'UCK. D'après les propres termes de l'ancien Secrétaire Général de l'OTAN, Javier Solana : "... ce serait une erreur de négocier ; il faut que les terroristes soient isolés. Chacun de nous doit les condamner et les isoler. On n'arrive à rien par la violence..."
L'OTAN a promis "d'affamer" les rebelles en coupant les voies d'approvisionnement en provenance du Kosovo voisin. (12) Tout en condamnant les terroristes, l'OTAN, par l'intermédiaire de l'ONU, a également "fait naître un besoin urgent de restrictions au sein des forces macédoniennes". (13)
Ce double-langage est bien entendu une forme de camouflage politique : vous dites que vous êtes contre les terroristes et vous les soutenez ensuite via l'UCK avec des fusils, des munitions et des conseillers militaires payés par le Trésor public américain.

Les USA financent les deux camps

Mais il y a autre chose encore plus effrayant que l'on n'a pas révélé à l'opinion publique. La guérilla de la région de Tetovo, en Macédoine, est financée et, par conséquent, contrôlée par Washington des "deux côtés" de la frontière. Tandis que Washington injecte de l'argent à l'UCK, la FYR de Macédoine (état qui a été un client docile) reçoit de la part des USA une aide et une formation sur le plan militaire. La Macédoine fait partie du programme de Partenariat pour la Paix de l'OTAN (PfP) et aspire à devenir membre à part entière de l'OTAN. Ce même groupe de conseillers militaires américains sous contrat avec l'UCK "aide" aussi les Forces Armées Macédoniennes. Le MPRI, tout en aidant l'UCK lors de ses assauts terroristes, est aussi présente derrière les lignes ennemies en Macédoine dans le cadre d'un soi-disant Programme de Stabilité et de Dissuasion. Ce dernier est destiné à "aider les Forces Armées Macédoniennes... à prévenir les attaques armées et, si cette force de dissuasion ne s'avérait pas efficace, à défendre le territoire macédonien". (14)  Ce qui se passe, c'est que la société américaine de mercenaires mandatée "pour défendre la frontière" (MPRI), conseille aussi l'UCK sur la meilleure façon "d'attaquer la frontière".

N'est-ce pas clair comme de l'eau de roche ? Le stratagème de l'armée et des services secrets consiste à financer les deux camps dans ce conflit, à apporter une aide militaire à l'un et de l'argent à l'autre. Et ensuite à "les faire se battre". C'est un jeu sinistre de l'armée et des services secrets, une "opération menée de l'intérieur" avec, des deux côtés, des conseillers militaires américains issus de la même équipe de mercenaires (MPRI). Le Programme de Stabilité et de Dissuasion en Macédoine est en fait en grande partie financé par les ventes américaines de matériel militaire à l'étranger (FMS) ; autrement dit, le MPRI est chargé de livrer aux Forces Armées Macédoniennes des armes et du matériel obsolètes dont le Ministère américain de la Défense veut se débarasser (c'est-à-dire de pratiquer le dumping).
En outre, avec ses diverses sources de financement (drogues, organisations islamiques, aide militaire américaine, contributions de la communauté albano-américaine), l'UCK et son mandataire macédonien, la Ushtira Clirimtare Komtare, sont avantagés. L'argent provenant de diverses sources, y compris du trafic de drogue, excède largement les maigres allocations des FMS accordées sous la forme d'un surplus d'équipement militaire macédonien de la Défense.(15)

Les rencontres amicales et cordiales organisées à Skopje en juillet 2000 entre le Général Henry H. Shelton, Président des Chefs d'état-major des Armées aux USA, et son homologue macédonien, le Général Jovan Andrevski, constituent un écran de fumée manifeste. Tandis que les "huiles" américaines soutiennent du bout des lèvres leur partenaire et allié dans le cadre du PfP, l'UCK, avec l'aide de la communauté albano-américaine, recrute activement des citoyens américains pour participer au combat en tant que volontaires contre les Forces Armées Macédoniennes. (16)
Gardez bien à l'esprit que ce schéma de "financement des deux camps" ne se limite pas aux Balkans. Depuis la fin de la Guerre Froide, Washington est mêlée à l'acheminement d'un financement secret et au déclenchement de conflits civils dans différentes régions du monde dont l'Afrique Centrale, le Caucase et l'Asie Centrale. En finançant les deux camps, les USA contrôlent l'issue de la guerre.

Le MPRI supervise le spectacle

Le MPRI, qui recrute un large éventail de spécialistes de l'armée et des services secrets à partir de sa banque de données constituées d'anciens membres du personnel militaire, est contrôlée par une poignée d'anciens généraux et ex-officiers de la CIA.
Le Général Rich Griffitts (à la retraite), responsable du programme du MPRI en Macédoine, dialogue avec le chef d'état-major macédonien. Il dialogue aussi avec le Commandant de l'UCK, Agim Ceku, avec lequel il entretient une relation de longue date depuis l'Opération Storm menée en Croatie en 1995. Ceku fait partie du "réseau des anciens" du MPRI. En collaboration avec le MPRI, il fut l'un des principaux artisans de l'Opération Storm. En cette qualité, il a aussi fait office de commandant de la division d'artillerie, qui a bombardé sans pitié les civils serbes de Krajina. (17)
Le fait que le personnel du MPRI posté au Kosovo soit ou non en contact ou en communication directe avec ses collègues de Macédoine importe peu : tout le personnel militaire du MPRI sur le terrain présente son rapport à Rich Griffitts, Crosbie Saint et Carl Vuono (Président du MPRI) au siège de la société à Alexandrie, en Virginie, aux USA. Crosbie Saint, responsable du Groupe International de la société, coordonne les diverses opérations du MPRI au Kosovo et en Macédoine ainsi qu'en Croatie et en Bosnie. De son côté, Crosbie Saint, qui est un ancien directeur du service de renseignement de l'armée de terre, est en contact permanent avec le Pentagone, la KFOR et la CIA. (18)

Le programme secret

Alors, de quel genre de guerre s'agit-il ? Les deux camps de la guerre frontalière de Macédoine sont contrôlés par les USA. Des membres du personnel militaire américain issus de la même société privée de mercenaires (MPRI) sont postés "de part et d'autre de la ligne", aidant leurs homologues ocaux à se battre sur l'ordre de Washington.
Si on laisse cette guerre se poursuivre, cela conduira inévitablement à l'escalade d'une haine ethnique, à des victimes civiles et à une multitude de réfugiés.
Cette situation entraînera à son tour une déstabilisation politique et une agitation sociale tant en Macédoine qu'en Yougoslavie, donnant ainsi un prétexte à Washington et à l'OTAN pour intervenir directement sous couvert du "maintien de la paix" et de "l'instauration de la confiance". Le programme secret englobe aussi la mobilisation des hommes de souche albanaise en Macédoine pour soutenir la structure de l'UCK ou en faire partie.
En d'autres termes, Washington "finance une guerre ethnique" afin d'atteindre de larges objectifs géopolitiques, stratégiques et économiques en utilisant l'UCK comme mandataire. Pendant ce temps, la "communauté internationale", mettant en garde contre une "catastrophe humanitaire" imminente, a envoyé une armée d'observateurs et d'experts des droits de l'homme avec un mandat pour protéger les droits politiques et sociaux de la population de souche albanaise. Cette "réconciliation" arrangée, imposée par l'OTAN sous les auspices de l'ONU, part du principe que la population de souche albanaise en Macédoine est une minorité sociale opprimée. Non seulement entretient-elle des divisions socio-ethniques à l'intérieur de la Macédoine mais elle offre aussi une légitimité aux "guérilleros" parrainés par l'UCK tout en suscitant la compassion des médias internationaux. Elle tend à discréditer les Forces de Sécurité Macédoniennes, affaiblissant ainsi leur capacité à combattre l'UCK.
Tandis que Washington continue dans l'ombre à soutenir les terroristes, l'alliance militaire se présente comme un médiateur impartial. A son tour, le porte-parole officieux de l'OTAN, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), fait porter la responsabilité sur le gouvernement de Skopje, invitant les autorités légales de la FYR de Macédoine, de Presevo et du Kosovo à agir pour restaurer la paix et la sécurité... tous les secteurs de la société macédonienne (devraient) coopérer pacifiquement et... instaurer une confiance inter-ethnique. (19)
L'envoi de troupes bulgares en Macédoine (dans le cadre du programme de Partenariat pour la Paix de l'OTAN) pour combattre les rebelles pourrait, s'il se concrétisait, contribuer au déclenchement d'une conflagration bien plus importante dans la région. De même, des affrontements ethniques, également manigancés par Washington, ont été provoqués au Montenegro, qui comporte une minorité albanaise assez importante. Et au Montenegro, la MUP, la force de police fortement partisane du Montenegro, reçoit l'aide des Forces Armées Croates, qui, à leur tour, sont formés par le MPRI dans le cadre du Système de Formation et de Préparation des Forces Armées Croates (CARTS) ainsi qu'on l'appelle. De même, réclamer "l'autonomie" pour la population de souche hongroise dans le nord de Vojvodina fait partie du stratagème de l'OTAN, de grands nombres de troupes de l'OTAN étant postés du côté hongrois de la frontière. Sur un plan plus général, les divers contrats d'assistance militaire dont bénéficient la Croatie, la Bosnie et l'UCK sont en fin de compte dirigés contre la Serbie. (20)

Bien que les gouvernements de Belgrade et de Skopje se conforment aux exigences de Washington, la politique étrangère américaine vise à la longue à démanteler les institutions politiques et à se débarasser des partis politiques qui résistent à la domination des USA et de l'OTAN. Leur objectif est de finir par faire éclater ce qu'il reste de la Yougoslavie en ce que le représentant des Balkans au sein de l'ONU, Carl Bildt, a appelé un "patchwork de protectorats" sur le "modèle Kosovo-Bosnie", sous le contrôle du programme de "maintien de la paix" de l'ONU, c'est-à-dire, sous occupation militaire. (21)
Un accord du style de ceux de Dayton est le cadre choisi pour déplacer et détruire des institutions nationales existantes comprenant un système parlementaire fragile mais néanmoins opérationnel. En ce qui concerne la Macédoine, l'OSCE a désigné l'ambassadeur Robert Frowick pour travailler avec le gouvernement de Skopje. Les termes de son mandat sont clairs. En 1996, on a confié à Frowick la mise en place de la "démocratie" en Bosnie-Herzégovine dans le cadre des Accords de Dayton ; la "Constitution" bosniaque, préalablement rédigée par des hommes de loi américains au sein de la base d'aviation militaire de Dayton, dans l'Ohio, aux USA, a été annexée à l'Accord de Cadre Général de 1995 arrangé par les USA. (22)

Le démantelement du Nouvel Ordre Mondial

Les assauts terroristes en Macédoine et dans le sud de la Serbie servent les objectifs stratégiques de Washington en violation flagrante du droit international. L'OTAN est de plus en plus discrédité au yeux de l'opinion publique internationale. Les mensonges et contre-vérités se font jour et le peuple de Yougoslavie est résolu à préserver sa souveraineté face à l'agression des USA. La politique étrangère des USA dirigée contre des états dits non conformistes manque de crédibilité, tant aux USA que sur le plan international. Partout dans le monde, des citoyens ont les yeux tournés vers la Yougoslavie et vers le courage de son peuple qui a résisté à l'imposition du Nouvel Ordre Mondial. Les mensonges concernant la guerre contre la Yougoslavie ont été découverts et révélés à des millions de gens.

Notes de fin

1. Voir Tom Walker et Aiden Laverty, "La CIA a aidé l'armée des guérilleros du Kosovo", Sunday Times, 12 mars 2000.
2. Voir "Loi donnant mandat aux services secrets pour l'année budgétaire 2000", HR 1555, Section 308, intitulée "Rapport sur l'Armée de Libération du Kosovo", disponible sur le site : www.senate.gov/search
3. Voir Tammy Arbucki, "La création d'une armée bosniaque", Jane's International Defence Review, août 1997.
4. Voir Military Professional Ressources, Inc, "Besoins en personnel", page web du MPRI : www.mpri.com
5. Voir Michel Chossudovsky, "Les Nations-Unies nomment un criminel de guerre supposé", Emperor's Clothes, mars 2000, emperors-clothes.com/articles/chuss/unandthe.htm
6. Voir Tom Walker, "Le Chef de la défense du Kosovo accusé de crimes de guerre", Sunday Times, Londres, 10 octobre 1999.
7. Cité dans John Sweeney et Jen Holsoe, "La force chargée de réagir face au désastre du Kosovo se trouve accusée de meurtre et de torture", Observer, Londres 12 mars 2000.
8. Voir Michel Chossudovsky, "Les guérilleros du Kosovo sont soutenus financièrement par le crime organisé", Covert Action Quarterly, automne 1999 ; également publié par Emperor's Clothes, emperors-clothes.com
9. Voir Tom Walker, "Les Troupes de l'OTAN prises dans l'Ulster des Balkans", Sunday Times, Londres, 18 mars 2001.
10. D'après des documents de la DEA examinés et cités dans R. Chandran, "L'UCK soutenue par les USA est liée au réseau de l'héroïne", www.voz-rebelde.de Voir aussi Michel Chossudovsky "Les guérilleros du Kosovo sont soutenu financièrement par le crime organisé".
11. Cité dans le New American Magazine, 24 mai 1999.
12. Cité dans le New York Times, 20 mars 2001.
13. Mission d'Administration Intérimaire de l'ONU au Kosovo (UNMIK), communiqué de presse, 29 mars 2001.
14. Voir la page web du MPRI, www.mpri.com/subchannels/int_europe.html
15. L'aide militaire américaine dans le cadre du programme des FMS pour la Macédoine a été de 4 millions de dollars pour l'année budgétaire 2000 ; 7,9 millions de dollars ont été affectés pour 2001. Plus récemment, les USA ont annoncé un contrat global d'assistance militaire de 13,5 millions de dollars. Voir Gouvernement de Macédoine, Ministère de la Défense, Communiqué, 21 mars 2001 ; "Justification du budget du Congrès pour les opérations à l'étranger", année budgétaire 2001, publiée par le Bureau du Secrétaire d'Etat, Ressources, Plans et Politique, Département d'Etat américain, 15 mars 2000.
16. New York Times, 19 mars 2001.
17. Voir Michel Chossudovsky, "L'OTAN a instauré le règne de la terreur au Kosovo", juillet 1999, emperors-clothes.com/index.htm
18. Voir la page web du MPRI, op.cit.
19. Déclaration du Président de l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE, Severin, sur l'ancienne République Yougoslave de Macédoine et du Kosovo, 23 mars 2001, sur : www.osce.org/news
20. Voir Michel Chossudovsky, "La guerre contre la Yougoslavie n'est pas finie", juin 2000, www.emperors-clothes.com/articles/chuss/warnot.htm
21. Voir la déclaration de Carl Bildt : www.usip.org/oc/cibriefing/bildt_cib.htmlBildt devint le Haut Représentant en Bosnie suite à l'adoption des Accords de Dayton en 1995.
22. Pour une discussion sur le sujet, voir Michel Chossudovsky, "Démanteler la Yougoslavie, Recoloniser la Bosnie", Covert Action Quarterly, printemps 1996 ; également publié par Emperor's Clothes : emperors-clothes.com/indexe.htm Le texte de la Constitution bosniaque est disponible sur : www.bosnia.co.uk/dayton.html

L'auteur :
Michel Chossudovsky est professeur d'économie à l'université d'Ottawa, au Canada, et il est l'auteur de The Globalization of poverty (La mondialisation de la pauvreté, Common courage press, 2001). Vous pouvez le contacter par fax au +1 (514) 425 6224 ou par e-mail à l'adresse chossudovsky@videotron.ca
Vous pouvez aussi consulter le texte de cet article, qui s'intitulait à l'origine '"Washington finance une guerre ethnique dans les Balkans", sur le site internet d'Emperor's Clothes,

Source : Nexus Magazine, n° 16, septembre/octobre 2001
Pour le C.A.R.L.  Emmanuël Xédah

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