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Puissent les informations qui suivent réveiller
les possibilités latentes endormies en chacun et faire de vous,
non pas des lutteurs ou des guerriers mais des éveillés-conscients,
des redécouvreurs, des insoumis par Amour de la Vie, car c'est maintenant
plus que jamais que tout se joue...
A tous les "insoumis" que le souffle de l'Esprit
engendre.
A tous ceux qui refusent le confort de la bonne conscience.
Qui êtes-vous ?
"...Regardez ! Je veux dire regardez-vous... Qui êtes-vous
au juste ? Car c'est la question première. C'est cela qui vous tourmente,
que vous vous en aperceviez ou non, que vous viviez en paix relative ou
sans cesse dans la révolte. Si vous êtes honnêtes avec
vous-mêmes, vous demeurerez totalement incapables de répondre
à une semblable interrogation. Oh, certes, vous pouvez toujours
vous dire, je suis maçon ou secrétaire, médecin ou
professeur, étudiant ou serveur dans un restaurant... Que sais-je
encore ? Et puis après ? Vous aurez juste mis le doigt sur une croûte...
l'emballage de votre être, votre label en quelque sorte. C'est la
raison pour laquelle, si vous menez tant soit peu une recherche intérieure,
vous allez aussitôt ajouter : "Oui, je le sais bien, tout cela c'est
un rôle social, c'est mon masque... car je suis bien autre chose.
Je suis un fils ou une fille de Dieu, une parcelle de sa Divinité.
Je sais qu'il existe une étincelle sacrée en moi, d'ailleurs
c'est elle que je recherche".
Et, disant cela, vous estimerez avoir visé juste.
En réalité, vous aurez récité une leçon,
comme un vieux souvenir du catéchisme de votre enfance, ce genre
d'affirmation qui donne bonne conscience parce qu'elle procure la sensation
d'avoir compris quelque chose de fondamental.
Et puis après ?
Et puis après... vous n'avez fait que coller une
autre étiquette sur vous-mêmes : "Je suis un croyant... je
suis un chercheur de l'esprit." Et cette étiquette-là, mes
amis, peut persister très très longtemps au-dessus de votre
tête... je devrais dire agrafée dans votre aura sans que rien
ne change. En effet, rien ne bouge de façon décisive en vous,
parce qu'une telle enseigne est un peu comme un héritage génétique.
Vous ne l'avez pas réellement cherchée, elle est là
parce qu'elle reprend une tradition familiale, parce qu'elle correspond
à une intuition de base ou parce qu'une secousse indépendante
de votre volonté et qui a bousculé votre vie vous a amenés
à penser que...
Mais en réalité, qu'en savez-vous ? Il faut
vous avouer que vous en restez toujours à la périphérie
des choses, à l'extérieur de vous-mêmes et du concept
de Divinité. Certes, il y a bien l'intuition de la présence
d'une source lumineuse en vous, mais quelle est-elle au juste cette intuition
? Une connaissance effective ou une simple impression ? N'ayez pas peur
de le reconnaître, car tout ce qui n'est pas fondamentalement authentique
s'écroule tôt ou tard comme un château de sable.
Alors, autant faire jouer tout de suite le vent et la
mer, ne croyez-vous pas ?
Ce qu'il faut pour vivre et non pas simplement pour exister,
ce sont des bases vraies, une perception limpide et de plus en plus tangible
de ce Vous qui se cache en vous.
Vous êtes catholique, protestant, bouddhiste ou
musulman ? Pourquoi donc ? D'ailleurs, il se pourrait que vous l'affirmiez
mais que vous ne le soyez pas. Reconnaissez qu'un certain nombre de peurs
disparaîtraient d'elles-mêmes si vous l'étiez réellement.
Que fait donc de vous l'héritage spirituel dont vous vous réclamez
? Peut-être une simple et bienveillante mécanique à
psalmodier ou à réciter un dogme. Peut-être un brave
homme qui aimerait que tout aille bien mais qu'il ne faut pas trop déranger
dans ses habitudes. La cérémonie du dimanche, celle de Noël,
du jour de Pâques ou encore le long jeûne du Ramadan sont toujours
officiellement une belle assurance pour l'accès aux Cieux !
Ne voyez aucune acidité, aucune ironie dans ces
paroles. Notre seul but est de vous faire toucher du doigt la fragilité
de ce que vous êtes en périphérie et de ce en quoi
vous croyez.
Alors maintenant, répondez-vous : Qui êtes-vous
réellement ?
Finalement vous n'êtes certains que d'une chose
: vous êtes les enfants de vos parents, biologiques ou adoptifs peu
importe, qui eux-mêmes sont les enfants de leurs propres parents
et ainsi de suite. Et, que vous l'acceptiez ou non, vous êtes, dans
ce que vous connaissez objectivement de vous tout au moins, la conjonction
de tout un réseau d'influences et de conditionnements divers : patrimoine
génétique, milieu social plus ou moins aisé, plus
ou moins culturel, artistique, religieux ou athée... et je n'évoque
pas le murmure des possibles vies antérieures.
Tout cela fait de vous un melting-pot qui voile finalement
votre identité fondamentale. Tout cela fait que rares sont les instants
où vous pensez, aimez, agissez par vous-même puisque c'est
le masque qui, en vous, a le plus de facilité ou de spontanéité
à s'exprimer. Voilà pourquoi la base première de la
prise de conscience que vous devez induire en votre être pourrait
s'appeler "prise d'altitude". Ce mouvement de recul inévitable au-dessus
de la mêlée des personnalités, à commencer par
la vôtre, doit conduire à un total déconditionnement.
Mais attention, une semblable prise d'altitude va ouvrir un gouffre sous
vos pieds. N'en soyez pas surpris ! Pour se reconnaître ou se reconstruire,
la première démarche est une démarche de courage.
Il faut oser.
Oser vous dire que vous êtes l'artisan absolu de
l'idée que vous maintenez de vous dans l'instant présent
mais aussi, de l'image que vous avez du monde. Un artisan crée et
décrée à son gré. Son imagination et son pouvoir
d'action sont à la base de tout ce qu'il peut générer.
Vous êtes artisan...
Faites donc table rase de ce en quoi vous croyez de façon
mécanique. Fondamentalement, clamez votre indépendance. Oh,
rien ne sert de préparer de grands discours à servir publiquement.
Mûrir, cela ne signifie pas se laisser pousser les dents pour mordre
autour se soi en affirmant sa volonté de déconditionnement.
En tentant de vous approcher un peu plus de vous et de la vraie nature
de ce monde qui vous entoure, vous ne mûrissez pas encore, vous plantez
juste votre graine dans les profondeurs de la Terre. Vous osez le faire.
En cela, je ne vous incite pas à une révolte
intellectuelle ni à une sorte de dialectique orgueilleuse dans laquelle
les notions mêmes de déconditionnement et d'illusion sont
les leitmotivs d'un autre jeu dans le jeu.
Je le sais trop bien, mes amis, il est de bon ton aujourd'hui
d'affirmer à qui veut l'entendre que nous vivons dans une grande
illusion, dans un rêve d'ampleur cosmique. C'est une idée
séduisante qui montre aux autres à quel point on a "compris"...
Et puis après ! Et puis après, on n'a toujours pas aperçu
son propre centre. Je veux dire... que l'on parle de ce que l'on n'a pas
vécu et que l'on se met à réciter un autre catéchisme.
Se déprogrammer, ce n'est pas réajuster
son égo à une autre longueur d'ondes. La connaissance de
soi, cette paix absolue qui est l'Eveil ne sera jamais affaire de philosophie
mais de pratique. Il s'agit d'une expérimentation sacrée.
Ainsi, lorsque je vous dis "clamez votre indépendance",
c'est à vous-même que je vous demande essentiellement de vous
adresser. Je vous demande d'identifier les réflexes viscéraux,
émotionnels et mentaux qui voilent votre vraie nature, c'est-à-dire
qui cachent la matière première de votre être jusqu'à
donner l'impression que celle-ci est flétrie, pervertie.
Partez résolument et avec tendresse à la
recherche de vos automatismes. Je répète "avec tendresse"
car pourquoi ajouteriez-vous la tristesse et le reproche, là où
il y a déjà l'oubli et la souffrance ? Oui, ce sont vos automatismes,
vos réflexes, vos mémoires qui génèrent la
glaise avec laquelle vous pétrissez votre quotidien. Ainsi, faites
un pas qui en soit réellement un. Osez ne plus jamais affirmer "j'ai
l'habitude de...", déshabillez vos habitudes. Il faut que vous observiez
enfin ce qui est à leur source. Et si vous me répliquez qu'il
peut y avoir de bonnes habitudes, je vous réponds "certes", mais
ayez le courage d'aller derrière elles, là-bas, tout dans
le fond. Vous y trouverez peut-être une bonne conscience à
acheter, une peur, une obeissance passive. Etes-vous de ceux qui aiment
la Lumière pour elle-même ou qui font mine de l'aimer, de
l'espérer, par passivité, par crainte de l'opinion ou du
fameux karma ?"
Ainsi donc, voyez-vous, lorsque je vous demande "qui êtes-vous
?" je ne fais que vous appeler à devenir adultes parce que je ne
veux pas recueillir la réponse de vos automatismes et de vos prétextes.
Oh, soyez-en certains, ce n'est pas moi ni quelque maître qui vous
rendrons adultes.
La connaissance du Soi, c'est-à-dire la plongée
dans le bonheur, ne ressemble pas,
à un savoir en conserve que l'on peut offrir à
autrui, bien empaqueté.
Elle naît de l'autonomie, je veux dire du
principe fondamental de Liberté car l'attachement à tout
ce qui fige est un lénifiant qui vous entraîne à rêver
de ce que vous n'êtes pas.
Cependant, peut-être ne pouvez-vous pas encore
vous passer d'habitudes... Alors, rendez-les sacrées, offrez-les
au Divin. Peut-être aussi n'avez-vous pas encore la force de vous
aventurer loin de vos points de repère... Alors, sachez au moins
que ce sont des ports d'attache momentanés et des automatismes que
vous vous autorisez. Admettez leur arbitraire. Souriez à l'Illusion
en lui disant : "je t'ai reconnue". Dès lors, vous allez commencer
à ne plus subir les règles du jeu puisque, du jeton inerte
que vous incarniez dans ce jeu, vous allez devenir acteurs et auteurs.
Ce faisant, votre tâche, mes amis, consiste à
vous centrer sur Ce qui agit en vous et à travers vous, sur Ce qui
anime le moule que vous êtes. Ne comptez pas sur moi pour fournir
une réponse figée à cette question aux allures de
méditation.
Je vous le répète, vous êtes les
maîtres absolus du jeu que vous jouez et qui n'est ni plus ni moins
qu'une pièce de théâtre. Notez surtout ceci : vous
n'allez pas devenir ces maîtres absolus, vous l'êtes de toute
éternité. Tel que vous vous voyez, vous vous êtes inventés.
Vous êtes des parcelles de la Divinité qui se sont perdues
dans sa Création au point d'en devenir amnésiques. A première
vue, cela peut vous paraître absurde ou sacrilège mais le
sacrilège n'existe pas en lui-même... tout comme l'impureté.
Ni une parole, ni un acte ne peuvent être sacrilèges ou impurs,
seule la pensée qui les génère puis les oriente a
le pouvoir de l'être.
Alors, se manifestant ainsi, une telle pensée évoque
l'énergie du scorpion qui retourne son dard contre lui-même
et s'auto-empoisonne. D'ailleurs, dites moi...d'où vient cette pensée
et surtout, d'où vient la pensée en général
? La compréhension de tout cela sera issue de votre volonté
de vous tenir plus ou moins en aval de la Source, c'est-à-dire de
votre puissance de non-identification à l'apparence que vous donnez
de vous-mêmes.
Retrouver son indépendance, s'extraire du sillon
rayé de son propre disque n'est pas une affaire de capacité
de pénétration intellectuelle mais de bien autre chose. C'est
juste une question de perception intime alliée à une volonté
d'aimer vraiment et enfin ! Cela commence par un flou... mais n'est-il
pas naturel d'expérimenter cette sensation lorsque l'on réajuste
son regard ? Osez donc lâcher le bord de la piscine et nagez dans
la direction même où il vous semble n'avoir pas pied. Le fait
d'oser et celui d'avoir confiance sont tous deux enfants de la simplicité.
C'est donc réellement vers le dépouillement que je vous emmène
si vous voulez bien me suivre."
Anne et Daniel Meurois-Givaudan : Celui qui vient