Jusqu’à la dernière pierre : Le film documentaire
«Jusqu’à la dernière pierre » est un hommage à la vie et à la résistance pacifique. Il retrace l’histoire d’un village de paysans, qui, pris pour cible par tous les groupes armés, refuse de céder à l’appel de la violence. Tourné en juin 2005 sous la direction du réalisateur Juan José Lozano, il montre le courage, parfois jusqu’à l’abnégation, de cette communauté paysanne qui lutte simplement pour pouvoir vivre et cultiver leurs terres en paix. Sans jamais se résigner, ils continuent de se battre – sans armes – pour leurs idéaux, et les cent soixante assassinats perpétrés dans la communauté ne les a jamais fait baisser les bras.
Les images ont été prises suite au massacre de huit membres de la Communauté, dont trois enfants, et au déplacement de l’ensemble de celle-ci sur un territoire sans présence de la force publique.
Il s’agit d’une collaboration colombo-helvétique
produite par la maison de productions Earthling Productions basée
à Genève. Le tournage s’est réalisé sur trois
semaines avec une équipe de cinq personnes. La qualité professionnelle
de ce film de 58 minutes, tourné en haute définition, a la
prétention de s’adresser à un public large et exigeant. Il
sera diffusé sur support DVD. La version originale en espagnol a
été sous-titrée dans six langues.
Fiche technique
Pays Suisse Année 2006 Support Nb/Couleur BETA DIGITAL Couleur Durée 58 minutes VO Espagnol Sous-titres Français,anglais, allemand, italien, norvégien, portugais. Réalisateur Juan José Lozano Producteurs Juan José Lozano Damien Moineaux Journaliste Anouk Henry Images Sergio Mejía Son Carlos Ibañez Montage Ana Acosta Musique Arturo Corrales |
Avec le soutien de: Ville de Genève, Canton de Genève, Fonds REGIO Films, Peace Brigades International, Amnesty International – Section suisse, Norwegian Refugee Council, Programme suisse pour la promotion de la paix en Colombie, Caritas Suisse, Action de Carême, Entraide Protestante Suisse EPER earthling productions 8, rue des Vieux-Grenadiers CH - 1205 Genève
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La Communauté de
paix de San José de Apartadó
En 1997, un groupe de paysans décident de s’unir en réponse à la vague de violence qui secoue la région d’Uraba, au nord-ouest de la Colombie, alors que les paramilitaires font une entrée sanglante dans cette zone riche en ressources naturelles. Les massacres font fuir des milliers de paysans vers les villes, mais les habitants et habitantes de San José optent pour une autre solution: créer une Communauté de paix, afin de rester en marge du conflit, et ainsi revendiquer leurs droits de population civile au milieu de la guerre. Une entreprise osée, puisque, depuis la fondation, 165 personnes ont payé de leur vie cette volonté de neutralité. En effet, les groupes armés ont réprimé dans le sang la communauté. Elle est malgré tout restée fidèle à ses principes : ne pas porter d’armes, ne pas transmettre d’information, ne pas apporter d’aide aux groupes armés, participer collectivement aux travaux communautaires. Grâce au soutien international, les paysans de San José trouvent la force de maintenir leur position, mais les crimes commis restent dans l’impunité la plus totale et les leaders risquent encore leur vie à chaque instant. Les semaines égrainent leur lot de victimes, mais c’est certainement la cruauté particulière du massacre du 21 février 2005, dans lequel ont péri trois enfants de 2, 6 et 11 ans, qui marque le plus les esprits.
La situation en Colombie
Les élections présidentielles auront lieu le 26 mai prochain dans l’ensemble du pays. La population devra choisir un président pour les quatre années à venir. La couverture médiatique de cet événement sera relativement importante mais ne reflétera pas nécessairement la complexité de la réalité de ce pays.
En effet, le « grand public européen » entend peu parler du chiffre effrayant de trois millions de personnes déplacées à l’intérieur de la Colombie, qui témoigne pourtant de l’horreur du conflit interne. Malgré le fait que la Colombie soit – après le Soudan – le deuxième pays où il y a le plus de déplacements (forcés) internes de civils à cause d’un conflit armé, son nom évoque toujours auprès des citoyens européens des images d’enlèvements, de violence mafieuse et de lutte contre les cartels de la drogue. La Communauté internationale est cependant présente dans le pays par le biais de différentes agences humanitaires et de coopération, d’ONG actives dans la défense des droits humains et d’accompagnement des initiatives locales de promotion de la paix.
L’histoire de la Communauté de paix
de San José de Apartadó montre l’importance capitale de ce
travail d’accompagnement, qui demande plus que jamais – étant donné
la situation dans la région – un soutien important des médias,
pour attirer l’attention de l’opinion publique et offrir aux victimes un
espace d’expression international. C’est ce qu’entend offrir « Jusqu’à
la dernière pierre ». Ce dernier s’inscrit également
dans une série d’actions urgentes en faveur de la promotion de la
paix, alors que le contexte politique est celui d’institutionnalisation
de l’impunité.
Juan José Lozano
Juan José Lozano est né en Colombie en 1971. Après des études universitaires en Réalisation de cinéma et télévision à l’Université nationale de Colombie, Juan Lozano débute sa carrière comme réalisateur de documentaires à travers différents contrats pour la télévision colombienne, qui lui permettent de sillonner leur pays et d’aller à la rencontre de la multiplicité des réalités qui s’y côtoient.
Parmi ses travaux les plus significatifs en Colombie, on compte notamment la réalisation, en 1995, d’une série documentaire en douze épisodes sur des communautés artisanales indigènes et paysannes, ainsi qu’en 1996, le moyen-métrage documentaire « Avec tous la paix » sur la communauté de paix des paysans de la région du Carare; une expérience primée en 1997 avec le Nobel alternatif de la paix. A noter également la réalisation de quelques épisodes d’une série documentaire historique sur le processus de démobilisation et de réinsertion d’une des guérillas colombiennes, l’EPL ; le scénario du long-métrage de fiction pour enfants « Simón et la chenille », coproduction de télévisions colombienne, chilienne et brésilienne en 1996; la co-réalisation de « Nacuco », une série documentaire en cinq épisodes sur la tradition orale des paysans de la montagne; primée en 1997 au Festival international de films de Cartagena.
En 1998, il s’installe à Genève. Dès lors, son parcours professionnel est fait de nombreux allers-retours entre son pays natal et sa patrie d’adoption. Il réalise notamment :
Wilson David, 29 ans, est un des leaders de la communauté depuis de nombreuses années. En représentation de celle-ci, il a déjà fait plusieurs voyages en Europe pour défendre sa lutte pacifique. Sa dernière intervention importante remonte à une année, à la Commission des droits de l’Homme des Nations unies à Genève en avril de l’année dernière. Menacé de mort et conscient du danger qui pèse sur lui, il est convaincu de la cohérence du processus de résistance pacifique. Contacts
Comité pour le respect des droits
humains "Daniel Gillard"
Maison de la Paix
35, rue Van Elewyck B-1050
tel/fax: 32 2 648 51 18
E-mail: d.gillard@skynet.be
Bruxelles - Belgique