Index

Ces pays dont on ne parle pas...

Afrique du Sud
-Occupation de la Namibie
-Agressions en Angola et au Mozambique
-1.500.000 victimes selon l'ONU
-Les USA refusent l'embargo
Pendant plus de quarante ans, l'Afrique du Sud a occupé illégalement la Namibie, y faisant régner la terreur et défiant les condamnations des Nations unies et de la Cour internationale de justice. Elle a aussi utilisé ce pays comme base pour agresser à maintes reprises les pays voisins. Une commission de l'ONU a estimé que le coût direct et indirect du "terrorisme d'Etat" de l'Afrique du Sud s'élevait, pour les années 80, à 60.000.000 $ et 1.500.000 vies humaines.
Pretoria s'est particulièrement acharné sur le Mozambique. Le Renamo, fondé et financé par l'Afrique du Sud, y a mené une véritable politique de terreur. Selon un rapport du Département d'Etat américain, environ 100 000 civils "ont été victimes de massacres délibérés et d'exécutions à la hache, au couteau, à la baïonnette, par mise à feu, noyade forcée, asphyxie et d'autres formes d'assassinats alors qu'il n'existait aucune forme de résistance significative ou de défense.
Dans ce seul pays, entre 1980 et 1988, l'ONU estime que 900 000 personnes dont 500 000 enfants sont morts suite à l'action de Prétoria.
"Personne n'a proposé de bombarder l'Afrique du Sud, ou de frapper son alimentation d'embargo. Les Etats-Unis ont poursuivi leur "diplomatie tranquille" et leur "engagement constructif", insistant sur le "lien" avec toute une serie d'autres questions, et pleins de considérations soucieuses des intérêts des occupants."

Sahara
-Annexion marocaine par la force depuis 16 ans
-Avec l'aide des USA, de la France, de l'Arabie Saoudite...
Ancienne colonie espagnole, la partie du Sahara situé sur la côte atlantique entre le Maroc et la Mauritanie est partagée entre ces deux Etats par l'accord tripartite Mauritanie-Maroc-Espagne de 1975. Le Front Polisario, mouvement de libération national sahraoui, entame une lutte armée contre les deux Etats et proclame la République arabe sahraouite le 27 février 1976. En 1979, la Mauritanie renonce à toute prétention. Mais en 1985, le Maroc édifie un mur de 2.400 km de long, doublé d'un champ de mines contre la guerilla.
La Cour Internationale de Justice de La Haye a jugé que n'était pas établie "l'existence d'aucun lien entre le territoire du Sahara occidental d'une part, le Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part" (avis du 16/10/1975).
Malgré quoi, l'occupation marocaine se poursuit depuis 16 ans. Cette occupation est armée et aidée par la France, l'Arabie Saoudite, Israël et les Etats-Unis. Cette annexion présente certaines ressemblances avec le cas du Koweït, notamment en remettant en cause des frontières héritées de la colonisation. Mais Hassan II est un allié fidèle des Américains!

Sources: "Deux poids, deux mesures?", Pierre Klein et Annemie Schaus,  "La guerre du Golfe et le droit international, Centre de droit international ULB, Bruxelles, 1991; Jean Ziegler Le Monde Diplomatique, décembre 1986; Cour Internationale de Justice, La Haye.

Chypre
-Violation turque de l'indépendance
-Aucune pression occidentale
L' île de Chypre accède à l'indépendance en 1960 après 62 ans d'occupation britannique. Tant son droit interne que le droit international (traité signé en 1959 entre la Chypre, d'une part, la Grande-Bretagne, la Grèce et la Turquie d'autre part) imposent au nouvel Etat l'obligation de maintenir son indépendance et de n'accepter ni démembrement ni union avec un autre Etat.
Mais les forces armées turques interviennent en 1974. Disposant pourtant d'une supériorité écrasante, elles bombardent à maintes reprises et tuent 3.000 Chypriotes grecs (un habitant sur vingt!). Elles installent de force un Etat fédéré chypriote turc le 13/02/1975 et n'hésitent pas à déplacer des populations grecques, afin  d'assurer aux Turcs les meilleures potentialités économiques. En 1983, la Turquie proclame une "République turque indépendante de Chypre-Nord" qui ne sera reconnue par aucun Etat. Cette partie de l' île est toujours occupée par la Turquie. Laquelle reçoit d'importantes aides financières américaines et est membre de l'OTAN. Pourtant, si elles le voulaient, "d'après une opinion assez généralement admise à Chypre et ailleurs, les grandes puissances sont en mesure d'exercer sur la Turquie des pressions suffisantes pour la faire lâcher prise".

Timor
-Invasion indonésienne
-100 à 200.000 morts
-Les USA: "nous souhaitons que l'ONU soit inefficace"

Août 1975, plusieurs semaines de combats entre divers partis politiques timorais après que le Portugal eut annoncé que sa colonie Timor-Est deviendra indépendante. Le conflit (2.000 à 3.000 morts) se termine par la victoire du Fretilin qui gouverne le territoire jusqu'au 7 décembre.
Ce jour-là, quelques heures après le départ de Djakarta du président américain Ford et de son ministre des Affaires étrangères Kissinger, l'Indonésie envahit le Timor. En cinq ans, entre 100.000 et 200.000 Timorais mourront. Soit entre 1/6 et 1/3 de la population. En mars 1977, le ministre indonésien des Affaires étrangères reconnaissait lui-même "qu'il était possible que 50.000, ou peut-être même 80.000 personnes aient été tuées".
Les Etats-Unis continueront à équiper l'armée indonésienne. Aux Nations unies, ils voteront chaque fois avec l'Indonésie. Daniel Moynihan, à l'époque ambassadeur des USA à l'ONU, se félicite dans ses mémoires de deux grands succès: avoir empêché la réaction de l'ONU face à l'invasion indonésienne du Timor-Est et face à l'agression marocaine du Sahara, deux pays soutenus avec vigueur par les Etats-Unis. Moynihan, indiquant que 60.000 personnes avaient été tuées en quelques semaines, écrit: "Le Département d'Etat souhaitait que les Nations unies se révèlent complètement inéfficaces quelles que soient les mesures qu'elles entreprennent.
Cette tâche me fut confiée, et je l'accomplis non sans succès."

Qui dirigeait la CIA à ce moment là? Un certain George Bush. La CIA avait déjà planifié et soutenu l'opération de terreur du régime indonésien qui, en 1965, fit massacrer 500.000 communistes. Le même Bush se taira lorsque son allié australien passera un accord avec l'occupant indonésien pour exploiter le pétrole timorais. Face aux reproches, voici la justification du ministre australien des Affaires étrangères, qui prend un relief étonnant à la lumière des événements du Golfe: "Le monde est un endroit assez injuste, souillé par des exemples d'acquisitions de territoires par la force."
Le 14 septembre 1990, le premier ministre portugais rappelait au monde que l'invasion indonésienne du Timor n'était pas moins scandaleuse que celle du Koweït. Cette déclaration est passée complètement inaperçue dans les médias.
Est aussi passée inaperçue, en pleine crise du Golfe, la dernière offensive indonésienne qui, selon les observateurs d'organisations de défense des droits de l'homme, aurait frappé, par des armes chimiques, des milliers de membres des tribus de l'Irian Jaya.
Aujourd'hui, la répression continue. Amnesty International signale des exécutions extrajudiciaires, des procès iniques, des "disparitions". Ces rapports font, au mieux, une brève (exemple: Le Soir, 09/08/91). Jamais, ces faits ne sont reliés à la protection américaine qui assure l'impunité à l'Indonésie...

Bush contre Timor

Donald Camp, représentant le Bureau de l'Asie de l'Est du Département d'Etat américain, a affirmé au journal portugais Publico, le 28/05/90 que le président Bush appuyait totalement "l'incorporation du Timor-Oriental dans l'Indonésie". Niant qu'il y ait contradiction entre cette reconnaissance de l'incorporation et le droit à l'autodétermination des peuples, Donald Camp souligne que la lutte du Fretilin "ne constitue pas un acte valide d'autodétermination".

Sources: Amnesty International, rapport 91; Alexander George, Lies of Our Times, janvier 91; Noam Chomsky, What we say goes, Z magazine; Manchester Guardian Weekly, 30/09/90, Evans, Senate Daily Hansard, 01/11/89; New York Times, 28/01/76.

                      Tableau comparatif de l'indignation sélective...

Pays             Statut vis-à-vis         Agression              Date    Civils tués   Aide reçue
                           des USA                                                                                des USA

Turquie              Allié    occupation Chypre-Nord      1974     3.000           6 milliard $

Indonésie          Allié    Annexion Timor-Est              1975   100.000         2 millards $

Maroc               Allié    Annexion Sahara occid         1975       5.000        1,5 milliards $

Israël                Allié    Occupation Sud Liban           1982   20.000          25 milliards $

Irak            Ennemi      Annexion Koweït                   1990        700

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté des résolutions critiquant toutes ces invasions.

"Il n'est pas permis à un grand pays d'en attaquer un petit."  (George Bush)

Les USA en Amérique latine:
87 interventions militaires importantes
Depuis 1798, les Etats-Unis ont eu recours à 183 opérations militaires ouvertes et à grande échelle. Dont 87 contre 12 de leurs voisins méridionaux. En voici la liste:
15: Panama
14: Mexique
13: Cuba
10: Nicaragua
 9: République Dominicaine
 7: Colombie
 7: Honduras
 5: Haïti
 3: Porto Rico
 2: Guatemala
 1: Salvador
 1: Grenade

On peut y ajouter la liste des coups d'Etats fomentés par les Etats-Unis, entre 1945 et 1975 dans cinq pays seulement : Nicaragua, Guatemala, Honduras, Salvador et Costa Rica.
En trente ans, 25 coups d'Etats contre des gouvernements en place.
De telles statistiques, qu'on ne trouvera dans aucuns média, n'éclairent-elles pas les motivations des USA? Et notamment leur argument "à menace exceptionnelle (Saddam Hussein), intervention exceptionnelle"...

Sources: Andreas Freund, Journalisme et mésinformation, p.103, Paris, 1991; Bill Moyers, ancien aide de camp de la présidence américaine, sur la base de documents du Congrès américain, cité par P. Sainath, Le Journalisme démocratique, automne 1985, Comité Europe-Amérique latine.

79% des conflits militaires: l'Occident
Une étude effectuée en 1983 par Ruth Sivard, portant sur les conflits militaires majeurs qui avaient eu lieu depuis la Seconde Guerre mondiale, a été réalisée sous les auspices de "l'Institute of World Ordre", la Rockefeller Foundation et d'autres institutions. Elle estime que "les puissances occidentales sont responsables de 79% des interventions , les communistes de 6%".
Cité dans N. Chomsky, Idéologie et Pouvoir, 1991.

Le Soir 15 janvier
"La guerre, au demeurant, lui est coutumière et ne lui (à Saddam Hussein) inspire nullement la même horreur qu'aux démocraties occidentales."

Pour affirmer ça, à la veille du déclenchement par les démocraties occidentales - de la guerre, il suffit, d'oublier toute la liste ci-dessous. La bonne conscience de l'Occident est basée sur l'amnésie historique...

Chronique des guerres d'intervention impérialiste depuis 1945

1945 Grèce: les troupes britanniques (75.000 hommes) attaquent le mouvement de libération anti-nazi pour le compte des nationalistes et des collaborateurs nazis.
1945 Indonésie: les troupes britanniques s'attaquent au mouvement d'indépendance contre la puissance coloniale néerlandaise.
1945 Chine: les troupes nationalistes chinoises sont transportées par les USA dans une région dominée par les communistes. Plus de 100.000 hommes des troupes US entreprennent une mission de protection et participent en partie aux combats.
1945-1948 Palestine: les troupes britanniques défendent la "domination du mandat".
1948 Madagascar: répréssion du mouvement de libération par les troupes coloniales françaises.
1948-1951 Philippines: les troupes US soutiennent en partie les combats contre les partisans huks.
1948-1957 Malaisie: les troupes britanniques (50.000 hommes), soutenues par les Hiwis nationaux (300.000), combattent le mouvement d'indépendance en Malaisie. Après l'indépendance formelle, les combats dureront jusqu'aux années 80.
1952-1954 Tunisie: les troupes françaises combattent le mouvement d'indépendance.
1952-1956 Maroc: les troupes françaises combattent le mouvement d'indépendance.
1954-1962 Algérie:  idem.
1954 Guatemala: une des troupes mercenaires organisées par la CIA entre au Guatemala et renverse le gouvernement élu démocratiquement.
1954-1959 Chypre: les troupes britanniques défendent l'appartenance de la Chypre à l'empire contre les partisans grecs.
1955-1963 Cameroun: les troupes françaises combattent le mouvement d'indépendance.
1956 Egypte: les troupes britanniques et françaises lancent une offensive sur le canal de Suez.
1956-1967 Yémen du Sud: les troupes britanniques (60.000 hommes) combattent le mouvement d'indépendance.
1957-1959 Oman: idem
1958 Liban: de puissantes troupes US interviennent au Liban et menacent d'envahir l'Irak, où la monarchie, fidèle aux USA, a été renversée.
1960-1963 Tchad: nouvelle intervention française.
1960-1964 Gabon: idem
1960-1975 Viêt-nam: intervention US contre le mouvement de libération nationale.
1961 Cuba: des mercenaires à la solde des USA débarquent dans la baie des Cochons, ils sont toutefois anéantis.
1961-1974 Angola: les troupes portugaises combattent le mouvement d'indépendance. Après l'indépendance, les USA ont financé l'Unita qui a combattu jusqu'en 1990, grâce à l'aide militaire directe d'Afrique du Sud, le gouvernement soutenu par Cuba.
1962 Cuba: pour forcer au retrait des missiles soviétiques, les USA ont soutenu un blocus et conduit le monde au bord d'une guerre nucléaire.
1962 Sénégal: le président Senghor est maintenu au pouvoir grâce à l'intervention des troupes françaises.
1962-1966 Bornéo: les troupes britanniques défendent la domination coloniale et établissent un régime satellite.
1962-1973 Laos: les troupes US combattent le mouvement de libération.
1962-1974 Mozambique: les troupes portugaises combattent le mouvement de libération nationale Frelimo. Depuis l'indépendance, les USA et l'Afrique du Sud soutiennent les mercenaires du Renamo.
1964-1967 Zaïre: les troupes belges et des mercenaires combattent la guerilla dans le Congo-Kinshasa.
1965 République de Saint-Domingue: débarquement de 30.200 marines US durant les troubles révolutionnaires pour rétablir le président Juan Bosch.
1965-1967 Yémen du Sud: les troupes britanniques combattent le mouvement de libération.
1965-1974 Guinée-Bissau: les troupes portugaises combattent le mouvement de libération PAIGC.
1965-1978 Oman: les troupes britanniques, soutenues par des contingents jordaniens et iraniens, combattent à Oman aux côtés du gouvernement.
1968-1972 Tchad: nouvelle intervention française.
1970 Guinée: des commandos portugais attaquent la capitale Conakry.
1973 Niger: les troupes françaises répriment un soulèvement.
1976-1977 Djibouti: intervention française contre les forces qui soutiennent le rattachement de Djibouti à la Somalie.
1977-1978 République arabe sahraouie: les troupes françaises sont mobilisées par le gouvernement de Mauritanie contre le mouvement Polisario.
1977-1980 Tchad: intervention des forces françaises.
1978 Comores: avec le soutien français, le président Abdallah est victime d'un coup d'Etat.
1978 Zaïre: les troupes belges et françaises sont installées dans la province du Shaba (Zaïre) au profit du gouvernement. Elles sont transportées par des avions US.
1979 République Centrafricaine: les troupes françaises destituent "l'empereur" Bokassa et installent un nouveau chef de gouvernement.
1979 Arabie Saoudite: des commandos spéciaux français répriment en utilisant des gaz toxiques un soulèvement hostile au gouvernement de La Mecque.
1980-1989 Afghanistan: les troupes soviétiques combattent l'opposition islamique. Les USA soutiennent massivement les forces antisoviétiques.
1981-1990 Nicaragua: les USA entraînent et financent la Contra antisandiniste et lui fournissent une aide militaire directe.
1982 Argentine: les troupes britanniques reconquièrent l'île des Malouines.
1983 Grenade: 7.600 soldats US conquièrent l'île de Grenade (100.000 habitants), aux Caraïbes et installent un régime satellite.
1983-1984 Tchad: les troupes françaises interviennent à nouveau.
1983-1984 Liban: les troupes alliées (USA, Grande-Bretagne, France, Italie) interviennent massivement, toutefois sans succès.
1985 Guinée: des troupes françaises sont stationnées en Guinée pour soutenir le régime militaire.
1986 Togo: les paras français répriment un soulèvement.
1986 Libye: des avions US attaquent la Libye, pour tuer le colonel Kadhafi. En fait, des centaines de civils sont tués par les bombardements.
1986 Tchad: intervention d'unités des forces armées françaises.
1989 Panama: 26.000 marines US conquièrent Panama et détruisent des quartiers entiers par des bombardements. (ce fut un excellent banc d'essai et d'échauffement avant la guerre du Golfe, note du C.A.R.L).
1990 Rwanda: les paras belges mènent des attaques au Rwanda au profit du gouvernement.
(voir aussi sur ce site le livre: Les Dossiers sur le Gouvernement Mondial, le chapitre: Génocide planifié au Rwanda).
1991 Guerre du Golfe.

Source: Inprekkor (Allemagne), mai 1991.
 

La guerre était-elle "légale"?

Très peu d'articles sur ce sujet également. Et se contentant presque toujours de paraphraser les résolutions des Nations unies. Pour les médias, l'action militaire des alliés respectait entièrement la légalité conférée par l'ONU. Pourtant, des juristes réputés ont exprimé de sérieuses critiques. Mais vous n'avez pu les lire sauf allusions brèves et rarissimes. (Signalons cependant un article du Soir relatant assez correctement les vives critiques d'un colloque de juristes réunis à Alger. Mais ce sera publié après la guerre, le 4 mars 91).
Que les troupes US plantent, sur la première île reconquise face aux irakiens, non le drapeau des Nations unies, mais celui des Etats-Unis, est-ce un lapsus ou un symbole de détournement de légalité? Voici, une fois encore, ceux qu'on n'a pas cités...

"Quelle qu'ait été l'incommensurable culpabilité de Saddam, les Etats-Unis envoyaient déjà 200.000 hommes avant toute résolution 678, et proclamaient que leurs objectifs comportaient la défense de leurs intérêts vitaux. Le Conseil de sécurité devenait donc un masque qui n'allait pas tarder à tomber de lui-même: dès le 14 janvier, alors que onze membres du Conseil soutenaient la tardive proposition française, les Etats-Unis disant non, le plan ne fut même pas présenté."
Source: Monique et Roland Weyl, juristes français (L'Humanité, 28 mars 91).

"La première phrase de la Charte de San Fransisco est la suivante:
"Nous, peuples des Nations unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre, (...) à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu'il ne sera pas fait usage de la force des armes sauf dans l'intérêt commun, (...) Il est permis de penser que l'action militaire à laquelle on assiste n'a rien à voir avec la philosophie et l'esprit de la Charte des Nations unies." (...) Les coalisés, loin d'utiliser la force "dans l'intérêt commun", l'emploient comme instrument d'une politique propre aux Etats-Unis".
Source: Jean Salmon, professeur de droit international à l'Université Libre de Bruxelles, "La guerre du Golfe et le droit international", ULB, Bruxelles.

"L'article 47 de la Charte prévoit qu'un comité d'état-major, (...) composé des chefs d'état-major des membres permanents du Conseil de sécurité (USA, URSS, France, Chine, Grande-Bretagne- ndlr) est responsable, sous l'autorité du Conseil de sécurité, de la direction stratégique de toutes forces armées mises à la disposition du Conseil." L'article 46 stipule sans ambiguïté possible que "les plans pour l'emploi de la force armée sont établis par le Conseil de sécurité avec l'aide du comité d'état-major. Aussi, à la lumière de ce qui précède, l'engagement des forces françaises dans le Golfe apparaît-il comme une violation du droit"
Source: Hachemi Ayad, juriste international, L'Autre Journal, mars 91.

"'Le Parlement français n'a voté aucune déclaration de guerre et aucun corps expéditionnaire n'a été placé sous le commandement de l'ONU."
Source: Appel pour un tribunal international, Paris, 01/03/91

Guerre ou police?
(Il faut regarder l'engagement militaire français comme) "Une opération de police internationale plutôt que comme une guerre."
Michel Rocard, premier ministre, déclaration du 14/01/91. Les autorités françaises utilisaient également le terme de police pour qualifier leur guerre coloniale d'Algérie.

" La guerre exige beaucoup d'un peuple, nous le savons d'expérience."
François Mitterrand, "Message solennel à la nation", le 16/01/91.

Index

Free Web Hosting