"Attention, médias!" vu positivement...

France
Nouvel Afrique Asie: "Réfléxion sur le conditionnement de l'opinion en période de crise, et au-delà, sur les menaces qui pèsent sur le fonctionnement même des démocraties modernes."

L'Humanité: "Livre très instructif. Travail considérable. Démonstration avec un maximum de clarté."

Entrevue: "Véritable manuel pratique d'anti-manipulation."

Politis: "Démonstration magistrale de la propagande des médias et de la façon dont elle a servi les intérêts américains dans cette guerre. Outil de travail aussi bien pour les journalistes que pour les consommateurs de médias."

Alerte: "Une impréssionnante documentation fait revivre les médiamensonges d'une façon particulièrement efficace."

Silence: "L'auteur n'a pas supporté d'être pris pour un imbécile. A lire, à faire lire et à conserver sour le coude."

Suisse
Courrier de Genève: "Analyse globale du système médiatique. Avec ce livre, vous serez mieux armés face aux médias."

Village Alternatif: "Démontre les principes de fonctionnement de la désinformation."

Belgique
Gérard de Selys, RTBF: "Rien n'a jamais été fait de comparable. Un remarquable ouvrage de référence. Un outil pédagogique essentiel."

Jean Jacques Jespers, RTBF: "Ce livre devrait figurer dans la bibliographie de toutes les écoles de journalisme. J'en parlerai à mon cours. Mais à force de vouloir dénoncer la démonisation, on fait de l'angélisation."

La Cité: "Digne de figurer dans la bibliothèque de ceux qui décident de ne pas mourir idiots."

La Libre Belgique: "Met opportunément en lumière des mécanismes de sélection de l'information. Monument de... parti pris. Intéressant et... manipulateur."

Le Journal - Le Peuple: "Très courageux, mais un tantinet caricaturel et manichéen."

La Wallonie: "A recommander à quiconque pratique  le journalisme, l'étudie, ou suit simplement l'information."

Het Belang van Limburg: "On pourrait parfaitement employer ce "manuel anti-manipulation" dans l'enseignement pour des cours sur les médias."

En Marche: "Beaucoup plus qu'une méthode d'analyse critique. Une approche de la fonction politique de cette nouvelle forme d'endoctrinement."

Revue nouvelle: "Minutieux démontage-réquisitoire de l'info."

Gilles Perrault (France): "Livre superbe, intelligent, convaincant, qu'on devrait mettre au programme de toutes les écoles de journalisme. Je croyais en connaître un bout sur le sujet, mais vous m'avez révélé beaucoup de choses. La réalité dépasse tout ce que j'imaginais!"

René Dumont (France): "Un livre magnifique et tout à fait original."

Ramsey Clark (USA): "Cette oeuvre fascinante montre comment les principaux médias, par l'exclusion, la sélection et la manipulation, privent le public de l'information indispensable pour établir ses jugements politiques fondamentaux. Ceux qui liront "Attention, médias" compredront comment ils ont été trompés et ce qu'ils doivent faire pour trouver la vérité et se libérer."

Mahdi Elmandjra, (Maroc): "Rigueur et minutie au niveau de la recherche et de l'analyse. Honore le journalisme et revalorise ses dimensions éthiques et humanistes."

Noam Ckomsky (USA): "L'analyse critique du produit médiatique révèle que ce n'est pas une mince affaire de surmonter les distorsions introduites par le pouvoir et la doctrine. Le livre de Michel Collon est un guide instructif et de valeur dans cette recherche."

Nawal El Saadawi (Egypte): "Ce livre devrait être étudié par de nombreuses personnes dans le monde entier afin qu'elles sachent  comment les médias cachent les faits et déforment les réalités."

Jean Ziegler (Suisse): "Votre livre est superbe! Votre courage m'impressionne. Merci!"

Pierre Mertens (Belgique): "Formidable travail. C'est vraiment le livre qui nous manquait encore et si d'aucuns le boycottent c'est qu'ils n'ont aucun argument à évoquer pour y répondre."

Cees Hamelinck, président de l'Association Internationale des Etudes et Recherches sur l'Information: "Livre remarquable qui mérite un large public."
 
 

"Attention, médias!" vu négativement...
   Comment ils ont informé leur public de nos critiques...

TF1, France 2, Le Monde, Libération, Le Soir, Journaux télévisés de la RTBF, RTL - TVI : Pas un mot...

Le SOIR                                                                                    29 avril 1992
Le rédacteur en chef
 

Aux éditions EPO
 

Madame,

Nous avons bien reçu votre invitation à participer à la conférence de présentation du livre consacré à la couverture de la guerre du Golfe. Nous croyons ne pas devoir accepter cette proposition, car tout le livre met en cause des journaux comme "Le Monde" et surtout "Le Soir", d'une manière si outrancière qu'elle en devient caricaturale.

Nous estimons, non seulement, que ce livre nuit fortement et à tort à notre journal, mais aussi qu'il s'agit d'une sorte de tribunal qui nous jugerait d'avance. (Non, il était prévu un temps de parole égal pour les quatre orateurs: deux journalistes des médias dominants (RTBF et Le Soir) et deux auteurs critiquant ces médias). Or, à la lecture du livre, il apparaît clairement que ce que vous reprochez à l'ensemble de la presse occidentale (ou presque) est pratiqué, bien davantage, dans ce livre: des citations extraites de leur contexte; des extraits de phrases qui confortent la démonstration du livre sans que le reste du texte qui allait en sens inverse soit reproduit, des affirmations fausses, etc.
(Si "Attention, médias!" commet vraiment de telles fautes, pourquoi Le Soir n'a-t-il jamais essayé de le prouver concrètement? Pourquoi a-t-il fui le débat? Parce qu'il ne croyait pas lui-même en ses arguments?)

Des journaux comme "Le Monde" et "Libération" n'ont pas pris d'autre voie que nous. Pour le reste, nous avons tenté de donner un maximum d'informations, avec le maximum d'objectivité, et, contrairement à ce que vous dites, nous avons aussi donné la parole aux adversaires de la guerre (nous croyons être le seul journal à avoir, en plus d'une couverture qui évoquait tous les problèmes et tous les points de vue, donné la parole, en 2ème page, à un grand nombre d'adversaires acharnés de l'intervention militaire). (Nous répondions déjà à cet argument: les tribunes libres, c'est très bien, mais elles n'ont guère de poids face à la manière déformée dont "les faits" sont présentés au public. A la limite, elles servent d'alibi).

(...) Nous nous demandons pourquoi votre livre s'est spécialement consacré à démonter nos articles, alors que l'ensemble de la presse occidentale avait adopté, globalement, le même type de couverture. (...) ("Faut pas nous critiquer, les autres ont fait pareil." L'argument est faible et contredit le bon bulletin que Le Soir s'attribue plus haut. A la première page d' "Attention, médias!", nous avions expliqué que Le Soir et Le Monde avaient été choisis parce qu'ils "sont considérés comme des modèles de presse de qualité".)

Nous vous prions instamment de faire état de ces considérations, si vous deviez évoquer notre refus de participer à votre conférence du 5 mai ou à toute autre manifestation liée à la publication de ce livre. (Effectivement, les journalistes du Soir esquiveront tout débat auquel on les invitera. Le public n'a-t-il pas le droit de leur réclamer des comptes?
Le 11 août, après un silence de trois mois, et suite à des lettres de lecteurs, Le Soir publie 22 petites lignes de Baudouin Loos sur "Attention, médias!", noyées dans un autre article: (Collon) curieusement, utilise avec un grand stupéfiant (sic) les mêmes procédés grossiers, amalgames, omissions, etc, qu'il reproche aux médias!" De ceci, Loos ne fournit aucun exemple, ni aucune preuve. Pas une phrase ne donne la parole au livre, ni ne permet de deviner nos arguments. Nous adressons une réponse à cet article... stupéfiant, mais Le Soir refuse de la publier.)

Réactions très contrastées

"Attention, médias!" a reçu un accueil fort contrasté: très favorable du côté du public qui a pu être atteint, et aussi auprès de certains journalistes, glacial du côté des médias dominants.
Plus de 4 000 exemplaires ont été vendus, près de 80 conférences et formations ont permis de débattre avec 3 000 personnes en France, en Belgique, en Suisse. Publics très divers: membres de comités de base, tiers-mondistes avertis mais aussi écoliers, étudiants, associations d'enseignants, syndicalistes... De très nombreuses lettres nous ont remercié d'avoir contribué à éclairer cette question. Nous apportant nouveaux exemples, documents, suggestions, initiatives locales contre la désinformation.
Il fallait le signaler car ces remerciements, nous devons les partager avec tous ceux qui nous ont aidé à préparer ce gros travail. En n'oubliant pas nos camarades du journal Solidaire: sans le trésor d'informations à contre-courant qu'ils apportent, ce livre aurait été impossible. Il fallait le signaler surtout parce que ces nombreuses réactions du public sont encourageantes: beaucoup de gens en ont marre d'être désinformés, ils cherchent d'autres voies.
Des journalistes également, et plus nombreux que prévu, ont marqué leur intérêt, informant leur public et acceptant le débat. Nous avons tenu à informer nos lecteurs de toutes les réactions de presse connues, positives et négatives. C'est aussi un élément du dossier.

Une question fréquemment posée: "Comment réagissent les grands médias après ce bouquin? Les choses vont-elles changer? Peut-on les réformer?" Ce post-scriptum apporte deux réponses. Premièrement, la réaction des médias dominants face à notre critique. Le Monde et les journaux télévisés français et belges se sont tus, les grands débats télévisés sur les médias ont écarté cette critique trop radicale, tout comme Reporters sans frontières (mais pas sans conformisme), les émissions de livres de Rapp et Pivot ont boycotté "Attention, médias!", Christine Ockrent "manquait de temps", l'ex-Antenne 2 nous a retiré en dernière minute d'un débat sur les médias...
Quant au quotidien belge Le Soir, il a refusé expressément tout débat.
Quand nous leur avons demandé pourquoi ce silence, parce que nous voulons informer nos lecteurs de leur réaction, certains médias ont parlé de "chantage". Télérama nous a même traité de "Saddam de papier". Sans dire un mot à ses lecteurs du contenu du livre. Typique "loi du silence". Le public n'a pas le droit de savoir qu'une étude sérieuse critique la manière dont il a été "informé".
Deuxième test: comment les médias nous ont-ils informé par la suite? Après tant de critiques et "autocritiques" sur la couverture de la guerre du Golfe, les a-t-on vus plus prudents, plus ouverts, moins manipulateurs? Nous analysons plusieurs exemples récents: nouveaux bombardements de Bush et de Clinton et maintien de l'embargo contre l'Irak, Somalie, Yougoslavie, Pérou... Jugez vous-mêmes.
Quelle alternative, alors? Nous l'aborderons en dernière vpartie.

Cachez cette critique que le public ne saurait voir!

"En janvier 1992, Hervé Bourges; super PDG d'Antenne 2, a censuré un sujet dans lequel je montrais de quelle manière PPDA et Régis Faucon de TF1 avaient fabriqué une fausse interview de Fidel Castro. Pour "raisons confraternelles" a-t-il invoqué. Il savait bien. Toutes les radios ou télévisions ont utilisé ce procédé. La télévision n'apprécie guère de se voir scrutée, décortiquée, analysée, et ce, chez elle, sur le petit écran. On peut à la limite en rire (les bêtisiers de fin d'année, simple précurseurs de "vidéo-gag"), voire se livrer à la parodie (Les Nuls, les Inconnus) mais pas question de disséquer sérieusement la télévision, images et sons à l'appui. En se focalisant sur de grossiers montages (le faux charnier de Timisoara, l'affaire du capitaine Karim, la guerre "chirurgicale" dans le Golfe, pour n'en citer que quelques uns), la corporation des journalistes fait l'économie d'une réflexion sur le détail, celui qui brouille la perception de la vérité: tous les petits trucages, les petites tricheries avec lesquels composent les journalistes de télévision.
Source: Pierre Carles, Actuel, mars 1992.



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