C.A.R.L.

ET LE VATICAN ?

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des monarchies avaient "sautées". Les Illuminati avaient accompli une partie de leur plan. Mais qu'en était-il du catholicisme ? Un bref coup d'oeil fait croire que 17 siècles de stabilité sont immuables mais à y regarder de plus près, il en va tout autrement.

Le service secret du Vatican était, depuis toujours, l' ORDRE DES JESUITES. Je vais décevoir ceux qui croient que les Jésuites n'ont été qu'une simple organisation religieuse de plus. Le serment d'initiation du 2ème degré exige la mort de tous les protestants et francs-maçons. Les Jésuites ont été, par exemple, l'instance qui a organisé les massacres des Huguenots et à qui on doit d'innombrables têtes décapitées chez les protestants et francs-maçons en Angleterre aux 16ème et 17ème siècles.

L'ordre des Jésuites fut fondé en 1534 par Ignace de Loyola, qui était d'origine JUIVE, comme le furent les trois premiers généraux de l'ordre. Le général des Jésuites (le chef) est si puissant qu'il est appelé le "PAPE NOIR". D'autres loges secrètes infiltrèrent en force l'Eglise catholique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ce fut le cas, entre autres, de l'OSS (le précurseur de la CIA), du MI 6, des membres du "BLACK NOBILITY" italien, des francs-maçons et de la loge P2 (Propaganda Due) ; toutes ces loges étaient sous la protection du "Comité des 300". La loge "P2" est la loge franc-maçonnique la plus influente en Italie. La "GRANDE LOGE DU VATICAN" y est annexée, c'est elle qui fut à l'origine du "Scandale P2" en 1976 lorsqu'une liste des membres de la loge fut produite au Vatican avec les noms et les dates d'entrée de 121 grands dignitaires ecclésiastiques avec, parmis eux, des cardinaux de la curie, des archevêques, des évêques, des prélats et des laïques. On fit une vraie chasse aux sorcières pour trouver ceux qui avaient publié cette liste au lieu de demander des comptes aux personnes citées sur cette liste.

Tout commentaire est superflu. Entre autres noms, celui du secrétaire d'Etat du cardinal Jean Villot, du ministre des Affaires étrangères du Vatican Agostino Casaroli, du cardinal Sebastiano Baggio, du cardinal Ugo Poletti et du chef de la banque du Vatican, l'évêque Paul Marcinkus. Les Illuminati soutiennent, comme nous avons pu le constater, les deux camps des nations en guerre. Ce fut de plus en plus évident à la fin de la Seconde Guerre. Allen Dulles (chef de la CIA), par exemple, avait des rencontres secrètes avec le chef des SS Gelhen. On s'arrangea pour faire passer des officiers SS en Suisse sous le couvert de l'Eglise catholique. Quelques officiers SS prirent le titre de prêtre et furent conduits dans d'autres pays, surtout en Argentine, au Paraguay et aux Etats-Unis. Après la guerre, Gelhen reçut la mission de prendre en charge la "RADIO DE L' EUROPE LIBRE". Beaucoup de SS furent intégrés dans la CIA à cette même époque.

Un autre membre intéressant du "Comité des 300" fut Joseph Retinger (Ratzinger ?). La CIA lui apporta son soutien après la guerre afin qu'il puisse conclure des contrats avec le Vatican. Il gagna, entre autres, à sa cause le Dr Luigi Gedda, conseiller médical du pape Pie VII et dirigeant des activités catholiques. Grâce à lui, il réussit à consolider ses relations avec le pape Paul VI qui avait déjà collaboré auparavant avec l' OSS (Office of Strategic Services = Bureau des services stratégiques), organisation qui allait devenir, plus tard, la CIA. Retinger rencontra aussi le prince Bernhard des Pays-Bas, le Premier ministre italien, Sir Collin Grubbin, directeur de la SOE (Special Operations Executive, service secret britannique) et le directeur de la CIA, le général Walter Bedell.

Le PRINCE BERNHARD était chez les SS avant la guerre et obtint, ensuite un emploi à la I.G. Farben. Par la suite, son mariage le lia à la maison Orange-Nassau et il occupa un poste dans la compagnie Shell Oil. Le petit groupe de personnes citées ci-dessus se rencontra en mai 1954 à l'hôtel "De Bilderberg" à Oosterbeek, en Hollande, ce fut le noyau du groupe qui devait être connu, plus tard, sous le nom de "Bilderberger". Le prince Bernhard des Pays-Bas, membre du Comité des 300, fut le premier directeur des "Bilderberger".

Le cardinal Spellman fut une des personnes de la CIA qui eut une influence importante dans l' Eglise catholique. Spellman soutint, entre autres, la CIA lorsque celle-ci renversa la démocratie au Guatamela en 1954. Ce fut lui aussi qui introduisit le père Paul Marcinkus de Chicago auprès du pape. En 1971, Marcinkus devint archevêque et chef de la BANQUE DU VATICAN. Il développa aussi d'étroites relations avec Michele Sindonna, membre de la loge franc-maçonnique P2, et avec Roberto Calvi (l'auteur de la fameuse liste et du livre qui fut retiré, sur la loge P2). Le grand maître de la loge P2 était Licio Gelli. Roberto Calvi, chef de la BANQUE D'AMBROSIANO, aida le Vatican à transférer plus de 100 millions de dollars au mouvement "Solidarité" en Pologne. Il fut mêlé, plus tard, au grand scandale de cette banque. En 1982, on trouva son corps suspendu au pont Blackfriars à Londres. Dans chacune de ses poches se trouvaient deux briques et ses jambes étaient garrottées en angle droit. C'était un meurtre rituel chez les francs-maçons. Mais les journaux passèrent outres ces détails et annoncèrent : "Roberto Calvi s'est suicidé ! ..." Sindonna devint conseiller à la Banque du Vatican.
 


 

La loge P2 avait de nombreuses relations avec le Vatican, l'Opus Dei et la CIA, et beaucoup de ses membres occupèrent des postes élevés dans le gouvernement italien. Henry Kissinger est un membre trés influent de la loge P2. En janvier 1966, le magazine "Look" publiait cet article : "Comment des Juifs réussirent à modifier la pensée de l'Eglise catholique". On y décrit avec force détails les négociations secrètes entre la loge Juive B'NAI B'RITH et le cardinal Bea, représentant de l'Eglise catholique. Le Vatican est probablement la plus riche organisation du monde. Une grande partie de son capital se trouve dans les banques Rothschild. Il ne fait aucun doute que le Vatican fut repris au cours des années par le "Comité des 300", ce qui explique les fréquentes visites de Bush, Gorbatchev et d'autres chefs d'Etat chez le pape. Et ces exemples ne montrent que la pointe de l' "iceberg-Vatican". Un autre exemple : celui de l'assassinat du pape Jean XXIII. L'annonce de sa mort parut, par erreur, trop tôt dans le quotidien mexicain "El Informador",publié par la grande loge des francs-maçons de l'ouest du Mexique (l'annonce fut publiée le 3 juin 1963, le pape mourut le 3 juin 1963 à 19h49. Un livre intéressant à ce sujet : Au Nom de Dieu de David Yallop, publié en 1984 ce livre est bien entendu pratiquement introuvable, mais au C.A.R.L. on ne démords pas en voici le résumé du verso :

Le grand journaliste anglais, David Yallop, affirme que Jean-Paul 1er n'est pas mort dans des circonstances aussi naturelles et aussi claires que le prétendit le Cardinal Jean Villot le 28 septembre 1978. N'aurait-on pas alors subi une de ces campagnes de désinformations dont le Vatican peut donner le secret millénaire à tous les KGB et CIA du monde ? Pourquoi aurait-on éliminé le Saint Pontife si le Vatican dans les années 70 n'était pas devenu le lieu géométrique de toutes les "combinazioni" de la Mafia qui y blanchissait son argent, de la loge maçonnique P2 qui y déployait ses filets, de la Banco Ambrosiano et de l' Institut pour les Oeuvres de la Religion qui y faisaient fructifier ses deniers d'origine plus ou moins sacrée ? Le banquier Roberto Calvi,"suicidé" en juin 1982 à Londres, le politicien Licio Gelli,"évadé" récemment des prisons helvétiques, Monseigneur Marcinkus, maître d'oeuvre omniprésent et omnipotent croisent dans ces pages ministres et cardinaux, tueurs et saintes gens, banquiers et hommes de main. Le dollar-roi file de Milan à Rome, de Rome à Zurich, de Zurich aux Bahamas avec des allers et retours incessants et fructueux. Dans ce tourbillon de millions, ce maëlstrom de délires mégalomaniaques, de complots et d'intrigues, un pauvre successeur de Pierre fut pris au piège de son humilité et de sa sainteté. David Yallop, connu pour des enquêtes retentissantes, après trois années d'investigations dans les milieux les plus secrets et les plus inaccessibles du monde, a écrit le plus implacable et le plus passionnant des réquisitoires sur le véritable pouvoir des forces occultes en Occident et sur leur plus illustre victime... Mais "Vatican Entreprise S.A." continue de prospérer.
 


 

Préface du livre Au Nom de Dieu de David Yallop.

Ce livre, produit de bientôt trois année de recherches intensives, n'aurait pas vu le jour sans l'aide et la coopération active de nombreuses personnes et organisations. Une très grande partie d'entre elles ont accepté de m'aider à la condition expresse que le public ne pourrait pas les identifier. Comme pour les livres précédents que j'ai écrits dans des circonstances semblables, je respecterai leurs souhaits. En l'occurence, la protection de leur identité est encore plus nécessaire. Ainsi que le lecteur s'en rendra compte, l'assassinat accompagne fréquemment les événements ici rapportés. Ces assassinats restent, dans une très large mesure, officiellement non résolus. Personne ne devrait douter que les individus responsables de ces morts ont les moyens de tuer encore.

Révéler les noms des femmes et des hommes qui m'ont apporté une aide cruciale et qui sont en danger constituerait un acte d'une irresponsabilité criminelle. C'est à ces personnes que je dois une reconnaissance spéciale. Elles avaient des raisons nombreuses et variées de divulguer des renseignements de tous ordres mais, toujours revenait comme un leitmotif : " Il faut que la vérité éclate. Si vous êtes prêt à la dire, ainsi soit-il". Je leur témoigne ici toute ma reconnaissance, ainsi qu'à ceux dont le nom suit dont je dirais, avec le plus grand respect, qu'ils forment la partie visible de l'iceberg. Le professeur Amedeo Alexandre, le professeur Leonardo Ancona, William Aronwald, Linda Attwell, Josephine Ayres, Alan Bailey, Dr Shamus Banim, Dr Derek Barrowcliff , Pia Basso, le Père Aldo Belli, le Cardinal Giovanni Benelli, Marco Borsa, Vittore Branca, David Buckley, le Père Roberto Busa, Dr Renato Buzzonetti, Roberto Calvi, Emilio Cavaterra, le Cardinal Mario Ciappi, le Frère Clemente, Joseph Coffey, Annaloa Copps, Rupert Cornwall, Monseigneur Ausilio Da Rif, Maurizio De Luca, Danielli Doglio, Monseigneur Mafeo Ducoli, le Père François Evain, Le Cardinal Pericle Felici, le Père Mario Ferrarese, le Pr Luigi Fontana, Mario di Francesco, Dr Carlo Frizziero, le Pr Piero Fucci, le Père Giovanni Gennari, Monseigneur Mario Ghizzo, le Père Carlo Gonzalez, le Père Andrew Greeley, Diane Hall, Dr John Henry, le Père Thomas Hunt, William Jackson, John J. Kenney, Peter Lemos, Dr David Levison, le Père Diego Lorenzi, Eduardo Luciani, William Lynch, Ann McDiarmid, le Père John Magee, Sandro Magister, Alexander Manson, le Pr Vincenzo Masini, le Père Francis Murphy, Monseigneur Giulio Nicolini, Anna Nogara, le Père Gerry O'Collins, le Père Romeo Panciroli, le Père Gianni Pastro, Lena Petri, Nina Petri, le Pr Pier Luigi Prati, le Pr Giovanni Rama, Roberto Rosone, le Pr Fausto Rovelli, le Pr Vincenzo Rulli, Ann Ellen Rutherford, Monseigneur Tiziano Scalzotto, Monseigneur Mario Senigaglia, Arnaldo Signoracci, Ernesto Signoracci, le Père Bartolmeo Sorges, Lorana Sullivan, le Père Francesco Taffarel, Soeur Vincenza, le Pr Thomas Whitehead, Phillip Willan.

Je remercie également les organisations suivantes : la Résidence augustinienne à Rome, la Banque San Marco, la Banque d'Angleterre, la Banque des règlements internationaux à Bâle, la Banque d'Italie, la Bibliothèque Catholique centrale, Catholic Truth Society, la police de la Cité de Londres, le département du Commerce, la Bibliothèque des Données Statistiques et du Marché, le Collège anglais à Rome, le FBI, l'université Grégorienne à Rome, le service des Poisons à l'Hôpital New Cross, Opus Dei, la Société pharmaceutique de Grande-Bretagne, le Tribunal du grand Duché du Luxembourg, le département d'Etat américain, le tribunal de District du District Sud de New York, le bureau de Presse du Vatican et Radio Vatican. Parmi ceux que je ne puis remercier publiquement figurent les habitants de la Cité du Vatican qui sont entrés en contact avec moi et sont à l'origine de mon enquête sur les événements entourant la mort du Pape Jean-Paul 1er,Albino Luciani. Le fait que des hommes et des femmes qui vivent au coeur même de l'Eglise catholique romaine ne peuvent s'exprimer ouvertement ni prendre le risque d'être identifiés révèle sans autre commentaire l'état des choses qui règne au Vatican.

Je sais bien que ce livre sera attaqué par certains et considéré comme nul et non avenu par d'autres. D'aucuns y verront une agression dirigée contre la foi catholique romaine en particulier et la chrétienté en général. Il ne s'agit ni l'une ni l'autre, mais principalement d'un réquisitoire contre des gens nommément désignés qui sont nés catholiques romains mais qui ne furent jamais chrétiens. Comme je l'ai déjà indiqué j'ai rencontré une difficulté insurmontable quand j'ai voulu citer des sources précises qui donnaient des faits et des détails précis. Je me suis par conséquent très largement abstenu d'identifier ces sources dans le texte. Qui m'a dit quoi doit demeurer secret. Je peux assurer au lecteur que tous les renseignements, tous les faits, tous les détails ont été vérifiés et revérifiés d'où qu'ils proviennent.

Lorsque je parle de documents confidentiels et de certaines listes secrètes, c'est que je les ai vus personnellement. S'il existe la moindre erreur, j'en serais responsable. Chaque fois que c'était possible,en particulier lorsque je rapporte des conversations de seconde main, j'ai obtenu confirmation d'au moins deux sources. Je sais bien que le fait que je raconte des conversations ayant eu lieu entre des gens décédés avant le début de mon enquête donnera lieu à des critiques. Par exemple, comment pourrais-je savoir ce qui se passa entre Jean-Paul 1er et le cardinal Villot le jour où ils discutèrent de la question des naissances ? A l'intérieur du Vatican il n'existe pas d'audience, aussi privée soit-elle, qui reste complètement privée. Tout simplement, les deux hommes commentèrent par la suite, devant d'autres, ce qui avait transpiré. Ces sources secondaires, qui affichent souvent des opinions personnelles profondément différentes sur la question discutée par le Pape et son Secrétaire d'Etat, ont fourni la base des propos que je leur ai attribués. Aucun dialogue figurant dans cet ouvrage n'est imaginaire, pas plus que les événements rapportés.

David A. Yallop,Mars 1984
 
 

Le PAPE JEAN-PAUL II (le pape actuel) a, lui aussi, un passé intéressant et digne d'être mentionné. William Cooper qui a travaillé douze ans pour la "Naval Intelligence"(service secret de la Navy) écrit dans son livre "Behold a Pale Horse" qu'il aurait travaillé pendant la Deuxième guerre en Allemagne pour I.G. Farben à la production du gaz Ziklon B pour les chambres à gaz des camps de concentration. A la fin de la guerre, de peur d'être exécuté pour avoir collaboré à des crimes de guerre, il se serait enfui en Pologne sous la protection de l'Eglise catholique. Il y serait resté et aurait eu une carrière semblable à celle d''Eisenhower, si ce n'est que cela dura un peu plus longtemps avant qu'il ne soit élu cardinal Wojtyla et qu'il ne devienne pape.

Il remercia aussitôt ses amis en levant le 27 novembre 1983 l'excommunication de tous les francs-maçons, notifié dans le "Codex Iuris Canonici". Le pape actuel connaît intimement le langage secret franc-maçonnique, la "poignée de main des francs-maçons" (une pression de la main particulière qui permet aux initiés de se reconnaître entre eux) mais aussi son discours lors d'une audience le 15 septembre 1982 en sont des preuves "manifestes" : A propos de la mort du président libanais Gemayel, il parlait de Jérusalem,la ville de Dieu. Il dit mot à mot : "Jérusalem peut devenir aussi "la cité de l'homme" (City of man ). "La "cité de l'homme" est un mot clé des Illuminati pour la dictature mondiale. Le 18 avril 1983, le pape reçut toute la "COMMISSION TRILATERALE", c-à-d. environ 200 personnes, pour une audience. Cette organisation secrète fut fondée en juin 1973 par David Rockefeller et Zbigniew Brzezinski puisque les organisations établies, comme l'ONU ou d'autres, mettaient trop de temps à instaurer le "gouvernement mondial". La Commission trilatérale, organisation élitiste, a pour but de réunir en un seul groupement les géants les plus éminents de l'industrie et de l'économie, donc des nations trilatérales des Etats-Unis, du Japon et de l'Europe de l'Ouest pour créer de force et une fois pour toutes le "Nouvel Ordre mondial". Elle offre à l'élite venant d'horizons divers de la francs-maçonnerie la possibilité d'une collaboration secrète à l'échelle mondiale. Elle doit aussi permettre aux "Biderberger" d'élargir leur influence en leur donnant une base politique plus large. La plupart des membres européens ont, depuis longtemps, des contacts avec les Rockefeller. La Commission trilatérale se compose de 200 membres environ qui sont, contrairement aux membres des Bilderberger, permanents.

Vous pouvez bien imaginer que le PAPE JEAN-PAUL II n'a pas invité tous ces gens pour une tasse de thé.

Revenons au livre de David Yallop : Au Nom de Dieu, le prologue est vraiment très intéressant :

PROLOGUE

Le chef spirituel de près d'un cinquième de la population mondiale exerce un pouvoir immense : mais n'importe quel observateur mal informé sur Albino Luciani au début de son règne sous le nom de Jean-Paul 1er aurait eu bien du mal à croire que cet homme incarnait véritablement pareil pouvoir. L'humilité et l'excessive modestie qui émanait de ce petit Italien tranquille de soixante-cinq ans en avaient conduit plus d'un à conclure que cette papauté ne serait pas particulièrement remarquable. Les gens bien informés, en revanche, savaient qu'Albino Luciani s'était lancé dans une révolution.

Le 28 septembre 1978, il était pape depuis trente-trois jours. En un peu plus d'un mois il avait pris plusieurs décisions qui, une fois complètement mises en oeuvre, allaient exercer une action immédiate et dynamique sur chacun de nous. La majorité allait applaudir à ces mesures; une minorité en serait consternée. L'homme qu'on avait vite surnommé "Le Pape qui sourit" avait l'intention d'effacer les sourires d'un certain nombre de visages, dès le lendemain. Ce soir-là, Albino s'assit pour dîner dans la salle à manger du 3e étage du palais apostolique au coeur de la Cité du Vatican. A l'étage en dessous des appartements pontificaux les lumières étaient encore allumées à la Banque du Vatican. Son chef, l'évêque Paul Marcinkus, avait en tête des problèmes bien plus urgents que son dîner.

Né à Chicago, Marcinkus avait appris la survie dans les ruelles de Cicero, dans l'Illinois. Pendant son ascension météorique vers la position de "Banquier de Dieu" il avait survécu à bien des moments de crise. Ce soir-là, il faisait face au plus grave qu'il eût jamais affronté. Lors de 33 derniers jours ses collègues à la banque avaient observé un changement remarquable chez celui qui contrôlait les millions du Vatican. Cet extraverti d' 1.89 m qui pesait 100 kg etait devenu taciturne et renfermé. Il maigrissait à vue d'oeil et son visage avait acquis une pâleur grisâtre. A bien des égards la Cité du Vatican est un village et on a du mal à garder un secret dans un village.
La rumeur avait atteint Marcinkus selon laquelle le nouveau pape avait tranquillement commencé son enquête personnelle sur la Banque du Vatican et plus précisément sur les méthodes qu'employait Marcinkus pour gérer cette banque. Combien de fois depuis l'arrivée du nouveau pape Marcinkus avait-il regretté cette affaire de la Banca Cattolica del Veneto, en 1972. Malgré l'air conditionné du Vatican, Marcinkus commençait à transpirer.

Le secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Jean Villot, se trouvait lui aussi à son bureau en cette soirée de septembre. Il examinait la liste des nominations, des démissions à demander et des transferts que le pape lui avait donnée une heure auparavant. Il avait conseillé, discuté, protesté, sans résultat. Luciani était resté inflexible. C'était un remaniement spectaculaire à tous égards. Il allait diriger l'Eglise dans de nouvelles orientations que Villot et les autres sur la liste, qui seraient bientôt remplacés, considéraient comme excessivement dangereuses. Quand on annoncerait ces changements, les média du monde entier prononceraient et écriraient des millions de mots pour analyser, disséquer, prophétiser, expliquer. Pourtant, de l'explication réelle on ne parlerait pas, ni dans la presse ni sur les ondes, il s'agissait du dénominateur commun, du fait qui unissait chacun de ces hommes sur le point d'être remplacés. Villot le connaissait. Plus important encore, le pape aussi. C'était l'un des facteurs qui l'avaient poussé à agir : ôter à ces hommes tout pouvoir réel pour leur confier des postes relativement inoffensifs. Il s'agiss ait de la Franc-Maçonnerie.

Ce n'est pas la Franc-Maçonnerie conventionnelle qui inquiétait le Pape, bien que l'Eglise considérât qu'en être membre constituait une cause d'excommunication automatique. Il était préocupé par une loge maçonnique illégale qui avait essaimé bien au-delà de l'Italie dans sa recherche des richesses et du pouvoir. Elle se donnait le nom de P2.

Aux yeux d'Albino Luciani, le fait qu'elle eut pénétré à l'intérieur des murs du Vatican et noué des liens avec des ecclésiastiques était anathème. Le nouveau pape avait déjà profondément inquiété Villot avant cette dernière bombe. Le cardinal était l'une des rares personnes au courant du dialogue qui s'instaurait entre le pape et le Département d'Etat de Washington. Il savait que le 23 octobre le Vatican recevrait une délégation du Congrès des Etats-Unis et que le 24 octobre cette délégation aurait une audience privée avec le pape. Au programme : le contrôle des naissances. Villot avait soigneusement examiné le dossier du Vatican sur Albino Luciani. Il avait également lu le mémorandum secret que Luciani, alors évêque de Vittorio Veneto, avait adressé à Paul VI avant l'encyclique Humanae Vitae qui avait interdit aux catholiques toute forme de contrôle artificiel des naissances. Ses propres entretiens avec Luciani ne lui laissaient aucun doute sur les positions du pape en cette matière. Pas plus qu'il n'y avait de doute dans l'esprit de Villot sur les intentions du Saint-Père.

La position de l'Eglise devait changer. Certains parleraient de trahison envers Paul VI. Beaucoup d'autres l'accueilleraient avec joie comme la plus importante contribution de l'Eglise au XX e siècle. A Buenos Aires, un autre banquier songeait à Jean-Paul 1er tandis que le mois de septembre touchait à sa fin. Les semaines précédentes il avait discuté des problèmes posés par le nouveau pape avec ses protecteurs, Licio Gelli et Umberto Ortolani,deux hommes qui pouvaient faire figurer parmi leurs nombreux actifs le contrôle total qu'ils exerçaient sur Roberto Calvi, patron de la Banco Ambrosiano. Calvi n'avait pas attendu l'élection du nouveau pape pour être assailli de problèmes.

Depuis le mois d'avril, la Banque d'Italie menait une enquête secrète sur son empire financier. cette enquête avait démarré à la suite d'une mystérieuse campagne d'affichage contre Calvi vers la fin de 1977 : les affiches donnaient des détails sur des comptes suisses secrets et elles laissaient deviner que Calvi était impliqué dans une grande variétés d'activités illégales. Calvi savait exactement où en était l'enquête de la Banque d'Italie. Son étroite amitié avec Licio Gelli lui assurait un compte rendu au jour le jour des progrès des enquêteurs. Il savait aussi que le pape menait son enquête sur la Banque du Vatican. Tout comme Marcinkus, il savait que c'était seulement une question de temps avant que ces deux procédures indépendantes ne se rendent compte que pénétrer au coeur de l'un de ces empires financier équivalait à explorer les deux ensemble. Il faisait tout ce qui était en son pouvoir, considéra- ble, pour contrecarrer la Banque d'Italie et protéger son empire financier, à qui il était en train de voler plus d'un milliard de dollars.
 
 

L'analyse précise de la position de Roberto Calvi en septembre 1978 montre clairement que si le succésseur du pape Paul VI était un homme honnête, Calvi allait devoir affronter la ruine totale, l'effondrement de sa banque et la prison. Or il ne fait pas le moindre doute qu'Albino Luciani était précisément ce genre d'homme. A New York, le banquier sicilien Michele Sindona suivait lui aussi avec inquiétude les activités du pape Jean-Paul. Depuis plus de trois ans Sindona luttait contre les efforts de l'Etat italien pour le faire extrader. On voulait le ramener à Milan pour l'entendre sur un certain nombre d'accusations, dont le détournement frauduleux de 225 millions de dollars. En mai de la même année, il sembla que Sindona avait fini par perdre cette longue bataille. Un juge fédéral avait décidé que la demande d'extradition devait être acceptée.

Sindona resta en liberté, sous une caution de trois millions de dollars, tandis que ses avocats se préparaient à jouer une dernière carte. Ils exigeaient que le Gouvernement des Etats-Unis apporte la preuve qu'il existait des justifications fondées à l'extradition. Sindona assurait que les accusations portées contre lui par l'Italie étaient l'oeuvre des communistes et autres politiciens de gauche. Ses avocats affirmaient aussi que le procureur de Milan possédait des preuves secrètes qui blanchissaient Sindona et que si leur client retournait en Italie il serait presque certainement assassiné. L'audience était prévue pour novembre 1978. Cet été-là,à New York, d'autres individus ne manquèrent pas de travailler au profit de Michele Sindona. Luigi Ronsisvalle, tueur professionnel et membre de la Mafia, menaçait la vie de Nicola Biase, témoin qui avait apporté des preuves défavorables à Sindona au cours de la procédure d'extradition.

La Mafia avait aussi un contrat sur la vie du procureur adjoint des Etats-Unis, John Kenney, qui conduisait l'accusation dans la procédure d'extradition. pour le meurtre du procureur on avait offert 100.000 $. Si le pape Jean-Paul 1er continuait de fouiller dans les affaires de la Banque du Vatican, alors aucun contrat de la Mafia ne pourrait plus aider Sindona dans sa lutte pour éviter d'être renvoyé en Italie. La corruption à l'intérieur de la Banque du Vatican, qui servait entre autres à blanchir l'argent de la Mafia, remontait au-delà de Calvi ; elle allait jusqu'à Michele Sindona.

A Chicago, un autre prince de l'Eglise catholique se faisait aussi du souci à propos de ce qui se passait à la Cité du Vatican : le cardinal John Cody, chef du plus riche archevêché du monde. Cody régnait sur plus de deux millions et demi de catholiques et presque trois mille prêtres, sur plus de 450 paroisses et sur un revenu annuel qu'il refusait de révéler en totalité à qui que ce soit. En fait, le montant devait dépasser 250 millions de dollars. Le secret fiscal ne constituait qu'un des problèmes qui assaillaient Cody. En 1978, il dirigeait Chicago depuis treize ans. Ces années avaient vu les demandes en vue de son remplacement atteindre des proportions extraordinaires. Prêtres, soeurs, laïcs exerçant de nombreuse professions, tous avaient signé des pétitions adressées à Rome, par milliers, pour le remplacement d'un homme qu'ils considéraient comme un despote. Pendant des années le pape Paul VI avait temporisé, non sans angoisses, sur le remplacement de Cody. En une occasion au moins, il avait pris sur lui et s'était enfin décidé ; malheureusement, au dernier moment, il avait annulé l'ordre. La personnalité complexe, torturée de Paul VI n'expliquait qu'en partie cet atermoiement. Paul d'autres allégations secrètes contre Cody, soutenues par un nombre important de témoignages et de preuves qui soulignaient le besoin urgent de remplacer le cardinal de Chicago. Vers la fin du mois de septembre, Cody reçut un coup de téléphone de Rome.

Le village de la Cité du Vatican avait laissé transpirer une information de plus, informations largement rétribuées au fil des années par le cardinal Cody. A l'autre bout du fil on apprit au cardinal que là où le pape Paul VI avait hésité, son successeur Jean-Paul 1er avait tranché. Le Saint-Père avait décidé que le cardinal John Cody devait être remplacé. Au moins trois de ces hommes se tapissaient dans l'ombre d'un quatrième : Licio Gelli. Certains l'appelaient "Il Buratinaio", le montreur de marionnettes. Les marionnettes étaient nombreuses et on les recontrait dans de nombreux pays. Il contrôlait P2 et, par cette loge illégale, l'Italie tout entière. A Buenos Aires, où il avait examiné avec Calvi les problèmes posés par le nouveau pape, le montreur de marionnettes avait organisé le retour triomphal du général Peron, fait que Peron reconnut en s'agenouillant aux pieds de Gelli. Si Marcinkus, Sindona ou Calvi étaient menacés par diverses mesures envisagées par Albino Luciani, il était dans l'intérêt immédiat de Gelli que l'on mît fin à cette menace. Il est parfaitement clair que le 28 septembre 1978 ces six hommes, Cody, Marcinkus, Villot , Calvi, Sindona et Gelli avaient énormément à redouter du pape Jean-Paul 1er. Il est également très clair que tous avaient quelque chose à gagner, de bien des façons, si le pape Jean-Paul 1er devait mourir subitement. Or c'est bien ce qui arriva. Dans la soirée du 28 septembre 1978 ou tôt le matin du 29 septembre, trente-trois jours après son élection, le pape Jean-Paul 1er mourut. Heure du décès : inconnue. Cause du décès : inconnue.

Je suis convaincu que les faits dans leur entier et les circonstances détaillées qui ne sont qu'esquissés dans les pages qui précèdent recèlent la clef de la vérité sur la mort d'Albino Luciani. Je suis également convaincu que l'un ce ces six hommes avait, dès la fin d'après-midi de ce 28 septembre 1978, entamé une action destinée à résoudre le problème que posait la papauté d'Albino Luciani. Un de ces hommes se trouvait au coeur même d'un complot qui avait mis en oeuvre la "Solution italienne". Albino Luciani avait été élu pape le 26 août 1978. Peu après ce conclave, le cardinal anglais Basil Hume déclarait : "La décision était inattendue. Mais une fois prise, elle a semblé totalement et entièrement juste. Le sentiment qu'il représentait exactement ce que nous voulions était si général qu'il était bien, sans l'ombre d'un doute, le candidat de Dieu."

Trente-trois jours plus tard, le "candidat de Dieu" décédait.

Le 10 juillet 1976, l'assassinat du magistrat italien Vittorio Occorsio stoppa une enquête sur les liens entre un mouvement néo-fasciste et la loge P2. Emilio Alessandrini, magistrat milanais, fut assassiné le 29 janvier 1979, peu de temps après avoir ouvert une enquête sur la Banco Ambrosiano de Calvi. Mino Pecorelli était un membre déçu de P2 qui commença à parler, lui aussi fut assassiné. Giorgio Ambrosoli fut assassiné quelques heures après avoir donné un témoignage vital contre Sindona. Deux jours avant d'être assassiné, Ambrosoli avait rencontré le chef de la police de Palerme, Boris Giuliano. Quinze jours après la mort d'Ambrosoli, Giuliano fut aussi assassiné.

L'attentat contre la gare de Bologne, en 1980, où 85 personnes trouvèrent la mort et 182 furent blessées par l'explosion d'une bombe, attentat téléguidé par P2. En 1980, Roberto Rosone, président adjoint de la Banco Ambrosiano, devenait une menace pour les activités de Calvi. Le 27 avril 1980, Roberto Rosone était abattu. Quelques heures avant la mort de Calvi, sa secrétaire, Graziella Corrocher, fut également "suicidée" en tombant du 4é étage du siège de la Banco Ambrosiano.

David Yallop "Au Nom de Dieu" Christian Bourgois Editeur.

Le C.A.R.L., remercie de tout coeur, Rosette et Madeleine pour le prêt du livre introuvable de David Yallop "Au Nom de Dieu", sans elles ces informations ne serait pas accessibles sur ce site.



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