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                                                La Terre, un être vivant.
 

"La Terre ne nous appartient pas, nous l'empruntons à nos enfants..." Proverbe Amérindien
 

Différentes conceptions voient la Terre comme un tout vivant à respecter, que ce soit une approche sacrée avec les cultures traditionnelles, ou scientifique avec "l'hypothèse Gaïa", ou économique avec le concept de "développement durable". Elles montrent qu'il est urgent pour les humains de ne plus se concevoir comme étant séparés de la Terre...

Les feux clignotants sont allumés en permanence. Pas un jour ne se déroule sans que des alarmes ne soient tirées : la planète est en danger. C'est maintenant un fait. Ce n'est pas un petit danger, de moindre importance. C'est un danger réel. Le signe le plus remarquable en est sans doute le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles.

Il est nécessaire de changer notre vision du monde et de ne pas considérer comme normal un monde contaminé par les pesticides et les métaux lourds, un monde où l'on détruit la couche d'ozone, un monde où des milliers d'espèces vivantes s'éteignent chaque année, un monde où l'on crée, pour les vendre, des jeux, principalement à destination des jeunes adolescents, et des films dont les moteurs sont le sadisme et la violence. Ce système de société, dans lequel bon nombre d'entre nous sommes nés, est aberrant. Sur le temps, il est appelé à être profondément aménagé, à se transformer ou à disparaître... ou, éventuellement, à nous faire disparaître. Quoiqu'il en soit, tout ce qui favorise le changement d'optique est bienvenu. On peut espérer que les prises de conscience se feront de plus en plus nombreuses au niveau des médias, qui ont un rôle essentiel à jouer dans le monde contemporain. On peut espérer que certaines consciences éclairées se feront entendre. Que des hommes et des femmes courageux(ses) continueront à lutter afin que le monde aille peu à peu vers des logiques de vie. Il est urgent d'être réellement conscient que la Terre n'est pas séparée de nous. Ceci implique des positionnements collectifs, donc politiques, forts. Rien de moins que cela.

Les idées doivent s'incarner dans la matière...

Le défi est collectif et la volonté politique de soutenir les valeurs écologiques est, sans conteste, déterminante dans ce processus. Les valeurs écologiques font maintenant davantage partie du discours politique international. Auparavant ces valeurs étaient tout simplement ignorées. Mais les discours ne sont pas suivis par des faits. Ceci dit, il est vrai que les changements ne se font généralement pas de façon rectiligne, ce sont d'abord les idées qui sont émises. Leur mise en pratique requiert beaucoup plus de temps. Les idées doivent s'incarner dans la matière, ce qui implique un processus. Prenons un exemple : le sommet de la Terre de Rio de Janeiro au Brésil en 1992 frappa fortement l'opinion publique et fut suivi, pour la première fois, par des conventions dans les domaines de l'environnement (sur le changement climatique, sur la diversité biologique, sur la protection des forêts). A Rio, l'Agenda 21 faisait état d'un grand travail concret et de la transition qu'il fallait aménager pour arriver aux objectifs. Ces conventions et cet Agenda sont importants car ce qui, jusque là, était du domaine de l'idéal, s'est institutionnalisé. Mais l'Agenda 21 n'a pas été mis en oeuvre. Ce qui a manqué, c'est une volonté politique ferme d'agir. Constat pessimiste. Pas tout à fait puisque, sur le temps, il y a, malgré tout, des avancées dans la diffusion des concepts écologiques. Ainsi Stockholm traitait de l'environnement, Rio de l'environement ET du développement durable, et Johannesburg du développement durable.

Réchauffement : alarme !
Deux scientifiques de renom, l'astrophysicien Hubert Reeves et le généticien David Suzuki, ont sonné l'alarme fin octobre 2005 quant au réchauffement de la planète, au cours d'une conférence à Montréal visant à sensibiliser l'opinion publique sur ce phénomène. S'exprimant devant un public de quelques 3.500 personnes, les conférenciers ont souligné que la surexploitation de la planète cause un réchauffement qui pourrait entraîner une disparition de l'homme. "Nous pourrions faire partie d'une nouvelle extinction d'espèce" a déclaré Hubert Reeves. Pour ce dernier, il n'en tient qu'à l'homme de résoudre cette situation "puisqu'il est clair que le réchauffement de la planète est dû à 90%, à l'activité humaine et il faut en tenir compte". Quant à David Suzuki, il a accusé le gouvernement canadien de ne pas faire sa part en matière de réduction de gaz à effet de serre, et ce malgré les accords signés au Sommet de Rio en 1992 et à Kyoto en 1997. L'intervention des deux hommes a été organisée par l'organisme Equiterre, qui a été chargé par l'ONU d'accueillir quelques 3.000 ONG participant à la conférence de l'ONU sur les changements climatiques qui s'est tenue à Montréal du 28 novembre au 9 décembre 2005. (Source : AFP)

Vers le développement durable

Le concept de "développement durable" qui tient compte de la préservation du patrimoine, y compris naturel, légué aux générations futures, est donc de plus en plus présent. Le développement durable, rappelons-le, replace l'homme au centre de ses activités économiques et au coeur de son environnement naturel et de ses responsabilités communautaires. Il implique un changement important de notre vision du monde autant que de pratiques. Par exemple, l'utilisation d'énergies renouvelables à la place du nucléaire. On sait que la Convention de Kyoto a été ratifiée par 186 nations... (et que les USA, sous la présidence de George W. Bush, se sont honteusement retirés des négociations sur le climat).
L'objectif de Kyoto : une réduction des émissions de dioxyde de carbone pour 2012. Dans cet esprit, une proportion de plus en plus grande de pays industrialisés s'intéresse aux sources d'énergie renouvelables propres. La biomasse pourrait assurer le tiers des besoins mondiaux en énergie en 2020 et à plus long terme, l'énergie solaire semble encore plus prometteuse.

C'est la façon de fonctionner de l'ensemble de l'économie qui doit être revue. On peut se réjouir que quelques grandes entreprises comme Shell, Ford et BP affectent des milliards de dollars à la recherche de nouvelles technologies. On peut se réjouir que des véhicules fonctionnent à la pile à combustible, à l'hydrogène et à l'air comprimé, et qu'ils roulent déjà sur certaines routes, sans compter ceux, rares encore il est vrai, qui utilisent l'énergie solaire. Mais les multinationales font partie d'un système économique destructeur qui est en train d'user la planète et qui ne permet pas aux processus naturels de la régénérer. Il est tard. Très tard. Pas encore tout à fait trop tard. Il y a de très minces raisons d'espérer, mais elles existent. Quoiqu'il en soit, la collectivité se verra obligé d'y faire face. Si nous reprenons l'exemple du réchauffement climatique global de la planète, il sera nécessaire de prendre des mesures préventives pour y faire face puisque, s'il est encore possible de le limiter, il est désormais impossible de l'éviter.

L'hypothèse Gaïa

Reprenons le terme de développement durable, consacré au sommet de la Terre de Rio. Il est né du constat de l'épuisement des ressources, de la multiplication des catastrophes naturelles, de la pauvreté et l'exclusion d'une grande partie de l'humanité. Le modèle économique en vigueur dans les pays du Nord, basé sur une course à la croissance, est un échec, à bien des égards. D'où la nécessité de réagir. On ne peut que souligner l'extraordinaire convergence de la naissance de certains concepts forts. Quelques années avant que le concept de développement durable ne fasse réellement son apparition, l'hypothèse Gaïa et l'écologie naissaient.

Fin des années 60, le chimiste britannique James Lovelock émet l'hypothèse Gaïa qui postule que la Terre est un organisme vivant. Tout organisme vivant trouve les conditions de sa survie. Par exemple, le corps humain a une température avoisinant les 37 degrés et il maintient constamment cette température afin de survivre. Tous les êtres vivants ont cette capacité d'homéostatie, à savoir la capacité de s'auto-réguler afin de garder constantes les conditions au maintien de la vie. Gaïa, qui a également reçu le nom "d'écosphère" par Edouard Goldsmith, prix Nobel alternatif 1991 et sommité mondiale en matière d'écologie (voir livres), fait partie des êtres vivants.

Nous sommes faits de la matière du sol...

Remis à l'honneur par Lovelock qui reprit la substance du mythe antique grec, le nom de Gaïa est désormais bien connu. En Grèce primitive, Gaïa est la Déesse-Mère primitive qui enfanta le monde. Le corps de la Grande Déesse était sacré, c'était la Terre elle-même. De tous temps, et sous toutes les latitudes, le rapport à la Terre est sacré dans les peuples traditionnels. Dans sa remarquable anthologie qui reprend les témoignages des différentes traditions culturelles du monde, T.C. Mc Luhan montre la sagesse qui consiste à entretenir un rapport de partenaire avec la Terre. Ce partenariat est possible à partir du moment où l'être humain reconnaît qu'il fait partie de la Terre au même titre que le monde végétal et animal, comme en témoigne cet admirable texte de l'écrivain Lakota Luther Standing Bear : "Nous sommes faits de la matière du sol et le sol est fait de notre matière. Nous aimons les oiseaux et les bêtes qui croissent avec nous sur ce sol. Ils boivent la même eau que nous et respirent le même air. Tous, nous ne sommes qu'un par la nature".

Vivre dans la conscience de l'interdépendance

A partir du moment où la Terre est considérée comme un Etre vivant, elle est respectée. Toute l'économie, l'habitat, le rapport aux autres, s'enracinent alors dans cette relation à la Terre. Les peuples qui vivent cette relation ont une conscience omniprésente de l'interdépendance profonde et constante qui existe entre toute chose. Cette façon de concevoir et de ressentir la vie englobe tout, depuis l'eau, l'air, les roches, les arbres, jusqu'aux façons de vivre en communauté. Les représentants des peuples indigènes s'exprimèrent publiquement à maintes reprises sur l'importance de respecter la Terre Mère nourricière et source de toute vie, et de vivre dans la conscience de l'interdépendance. Leurs messages s'adressent principalement aux Européens et aux Américains du Nord. Et si ceux-ci considéraient réellement que la Terre est leur Mère, que se passerait-il ? Tout changerait. Va-t-on piller les réserves de sa propre mère, creuser des trous dans ses fondations, vider les réserves de ses greniers ? La déposséder des biens qu'elle partageait, une eau pure, une nature propre, des grandes forêts, et qu'elle leur aurait légués, tous de qualité et en abondance, s'ils ne les avaient systématiquement souillés, pollués, et profondément perturbés ?

Le passage à un nouvel état ?

Qu'arrive-t-il à un organisme vivant lorsque des perturbations se produisent ? Prenons, par exemple, l'organisme humain. La personne envisagée globalement, psychologiquement et physiquement, a une capacité d'auto-régulation et d'adaptation importante. Aujourd'hui, le seuil de tolérance de la Terre est largement mis à l'épreuve. Reprenons encore l'exemple du réchauffement  de la planète. Lorsque le chimiste James Lovelock émit l'hypothèse Gaïa, une des bases de son étude fut l'étude climatique justement. Il démontra que le climat était resté favorable à la vie pendant 3,6 milliards d'années en dépit d'un accroissement de 25% du rayonnement solaire. Autrement dit, la teneur en oxygène est restée constante pendant des centaines de millions d'années. Actuellement, avec le réchauffement climatique, la Terre est en train de mettre en place une stratégie pour permettre à la vie de se poursuivre. Une défaillance du système actuel ne signifie pas la mort de la planète, mais éventuellement le passage à un nouvel état stable de chaud.

La vie continue. Et la civilisation actuelle n'est pas indispensable à la vie. La civilisation actuelle peut tout simplement périr en quelques vingtaines d'années. Nous ne savons pas grand chose de la façon dont la Terre peut réagir. L'histoire de la Terre, ses périodes de glaciations et de réchauffement, est étonnamment complexe. Quoiqu'il en soit, l'espèce humaine est une espèce parmi d'autres. En association avec la Terre, elle a sa responsabilité qui est d'apprendre à vivre avec les autres espèces.

Vivante...

Etrange civilisation que la civilisation actuelle qui traite la planète comme un objet inerte et mort, et non comme un organisme vivant. Tout atteste pourtant de cette vie. Si l'on examine un simple carré d'herbe, on se rend compte qu'il y a là tout un ensemble incroyablement dynamique d'organismes de toutes espèces, de bactéries, d'insectes, etc, en interaction avec la lumière, la chaleur, l'eau, l'air. Tout cela prolifère, se reproduit, entre en relation. Tout cela vit. La Terre est vivante et nourricière : elle s'organise pour élaborer des substances nutritives qui, du végétal, passent à l'animal et l'humain. Tout cela forme un tout dont les êtres humains font partie et dont ils sont redevables.

...et une

Notre civilisation a développé une connaissance qui fonctionne en étudiant les secteurs séparément. C'est une connaissance d'experts et de spécialistes. Cette appréhension de la réalité et de la vie est marquée par la scission et la séparation. La vie sera conçue d'une certaine façon par un physicien, par un néo-darwinien et par un biochimiste. De même, les scientifiques étudient la flore, la faune, le climat, les roches, sans relier ces éléments. Avec l'hypothèse Gaïa, ces clivages deviennent artificiels, car la Terre est une, comme l'exprime ce beau texte de James Lovelock :
"Toute la gamme de la matière vivante de la planète, depuis les baleines jusqu'aux virus, depuis les chênes jusqu'aux algues, peut être considérée comme une seule entité vivante (...) douée de facultés et de pouvoirs bien supérieurs à ceux de ses parties constitutives". Autrement dit, s'il n'y avait pas un dessein général qui donne une direction commune à tous les constituants de la Terre, le monde serait un chaos.

L'idée d'un ordre naturel, d'un ordonnancement, bref d'un sens du cosmos est ici sous-jacente. Elle est, en tous cas, présente dans de nombreuses sociétés traditionnelles. Il s'agit d'un ordre cosmique et d'une loi du monde. Cet ordre doit être préservé par des comportements individuels et collectifs appropriés. Pour les Hindous, ce sera le Dharma, pour les Chinois, c'est le Tao. On peut également traduire le Tao par la Voie, le Chemin.

Des systèmes subordonnés à l'ordre cosmique

Dans cette conception, il est évident que le respect de l'organisme Terre fait intégralement partie de la préservation de l'ordre cosmique. Autrement dit, tout système fait partie d'un système plus vaste. La Terre fait partie du système solaire. Et le système solaire lui-même fait partie d'un système plus grand. Dans l'autre sens, tous les sous-systèmes qui font partie de la Terre essaient de faire survivre leur propre système, mais aussi sont subordonnés à la préservation de l'ordre de la Terre et au-delà de l'ordre cosmique.

Une cellule est un système. Les sociétés de fourmis, les sociétés animales, et les sociétés humaines aussi. Ainsi que toutes les composantes des sociétés humaines, y compris toutes sortes de groupes humains, comme par exemple les familles, mais aussi les associations, les entreprises, les administrations...

Prendre réellement conscience que la Terre est une a des conséquences incalculables. C'est se rendre compte de la relation entre les parties et le tout. On ne peut pas isoler un être vivant de son milieu, sinon il meurt. L'être vivant est vivant parce qu'il a un but qui est de maintenir la vie du tout, et inversement, le tout a besoin de ses parties. Si chacun des éléments de la nature suivait son propre chemin, il n'y aurait aucune possibilité de coordination. Tout deviendrait aléatoire. Or, ce qui fait que les éléments de la nature vivent, est le résultat d'une créativité et d'une intelligence extraordinaire développée pour maintenir la vie justement.

Le sentiment d'être séparé

La façon dont nous habitons la Terre n'est pas anodine. L'organisme qu'est une cité tentaculaire demande un très lourd tribut en déchets et pollutions à la Terre. Si on s'en réfère aux traditions, l'habitat est considéré comme étant le reflet de la structure cosmique. Dans l'idéal, le village, et la ville dans nos sociétés, se devraient de respecter au moins deux règles d'harmonie : elle ne devrait pas être trop grande et elle devrait être centrée et favoriser la vie sociale de la communauté. Aujourd'hui, on brise les relations sociales par une fragmentation excessive ; les gens se retrouvent dans des parcs industriels pour le travail, dans des centres commerciaux pour faire leurs achats, dans des maisons de repos pour vieillir. D'où l'importance d'élaborer des modes de vies et des comportements individuels et collectifs en harmonie.

Il arrive que le comportement ne réponde plus aux besoins de l'ensemble. C'est un comportement qui s'égare : il satisfait d'abord certains besoins de son propre système, au détriment du tout. Cela devient alors un comportement défectueux, un comportement égoïste. Ainsi en est-il de certaines cellules qui se développent anarchiquement ; elles font ce qui leur plaît aux dépens du corps. Ainsi en est-il aussi de l'être humain dans sa relation à lui-même et donc à la Terre. L'être humain a un sens très limité de sa propre identité, car il éprouve le plus souvent le sentiment qu'il est séparé. Séparé de la nature, séparé de la Terre, séparé des autres. Il est probable que la dégradation de notre environnement est due à ce sentiment. Si notre état de conscience nous permettait de nous ressentir comme étant relié à notre environnement et aux autres, nous vivrions une toute autre relation à la Terre car nous en ferions intégralement partie.

L'évolution intérieure, une nouvelle étape

Selon Peter Russel (1), l'humanité va cependant vers une conscience d'elle-même en tant que globalité. Pour lui, mais aussi pour d'autres penseurs comme, entre autres, Aurobindo ou Theilhard de Chardin, la prochaine étape de l'évolution humaine est une évolution intérieure. De l'évolution biologique, l'humanité passe à une évolution mentale. Après la très longue période agricole jusqu'en 1900, l'ère industrielle s'est développée jusqu'en 1975, suivie par l'ère de l'information dans laquelle nous nous trouvons encore. L'ère de l'information favorise grandement la perception de la globalité de l'espèce humaine. Des informations et des conversations en temps réel de personnes dans des lieux très éloignés les uns des autres peuvent avoir lieu. La tendance de l'évolution va vers une connexion de plus en plus grande des êtres humains entre eux. Les êtres humains commencent à se concevoir peu à peu comme citoyens planétaires, et c'est tant mieux. Grâce à l'échange d'informations, grâce à cette faculté de se relier et de se connecter mentalement, de cerveau à cerveau, la civilisation à venir réunit peu à peu les conditions pour s'acheminer vers une humanité qui pourrait fonctionner comme une seule communauté.

Cette connexion mentale de l'ère de l'information qui se fait par des moyens encore très extérieurs (le développement des multimédias, Internet, etc) peut se concevoir comme les prémisses d'une autre ère : celle du développement de l'esprit humain. Ce ne sont plus les moyens extérieurs qui permettent alors une reliance, mais c'est l'esprit humain lui-même. Ceci suppose la découverte et l'appropriation des potentialités immenses du cerveau, ainsi qu'un changement d'état de conscience.

Les typhons et les savants...

Quoiqu'il en soit, que nous arrivions à changer d'état de conscience ou non, que nous arrivions ou pas à mettre au point des politiques respectueuses de la Terre, nous aurions avantage à ne pas nous concevoir comme tout-puissants. Nous ne le sommes pas devant certains phénomènes. Il y a environ 73.000 ans, une éruption volcanique se produisit en Indonésie. Cette éruption projeta dans l'atmosphère une telle quantité de gaz et de débris que la Terre toute entière fut plongée dans l'obscurité pendant plusieurs années. Toute la flore et la faune dépérirent. Ce genre de phénomène se reproduit de tous temps, à plus ou moins longue échéance. La Terre n'est ni bonne, ni mauvaise. Elle est. Avec ses typhons autant qu'avec ses fleurs et ses fruits. Nous sommes beaucoup moins savants et importants que nous ne le pensons. Mais avons parfois un coeur et une conscience. Puissent-ils tous deux s'ouvrir et nous mettre en relation avec la planète Terre dans sa globalité.
 

                                                                                                                Marie-Andrée Delhamende

(1) "Quand la Terre s'éveille", Peter Russel

Livres

Edouard Goldsmith, "Le Tao de l'écologie, une vision écologique du monde",
éditions du Rocher.

James Lovelock, "Gaïa, comment soigner une Terre malade".

Mark Maislin, "Etat d'urgence : le ciel en colère", éditions Solar.
 

Source : Agenda plus, n°167, mai 2005

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