Le bombardement de l'usine de lait

A la fin de l'été 1990, Peter Arnett (CNN) a visité une usine produisant du lait en poudre pour bébés. Le 22 janvier 91, après une attaque aérienne alliée, la même usine était en ruines.
Les responsables militaires en Arabie Saoudite déclarèrent que, puisque le bâtiment était protégé et défendu par un grillage, c'était une installation militaire. Un peu plus tard, ils affirmèrent qu'il produisait des armes chimiques. Un grand nombre de médias reprirent cette histoire, même après que Peter Arnett et d'autres journalistes occidentaux eurent effectué une visite sur les ruines sans trouver aucune preuve de production d'armes chimiques.
La question évidente ne fut jamais posée: si l'usine produisait  des armes chimiques mortelles, comment ces journalistes ont-ils pu s'y promener sans la moindre protection et sans subir de maladies?

"Nous sommes sûrs que c'était une usine d'armes chimiques", affirma le général Colin Powell. Les envoyés spéciaux, comme Peter Arnett, contestèrent cette thèse et, un peu plus tard, un porte-parole suisse de Nestlé, premier fabricant d'usines d'aliments pour enfants, déclara: "Nous savons que c'est une usine d'aliments pour enfants." Des responsables de la société déclarèrent qu'ils avaient régulièrement observé sa construction, ces dernières années: "car nous tenons à être au courant de ce que font les concurrents". De telles révélations ne furent transmises par aucune des chaînes qui diffusèrent les attaques de Powell contre Arnett.

Un mensonge américain
Ramsey Clark, ancien ministre américain de la Justice:
"Un des premiers objectifs des bombardements américains a été l'usine de lait en poudre de Bagdad.
Aucun Irakien ne pense qu'il s'agit d'un hasard. Les USA disent que cette usine fabriquait des armes chimiques. C'est un mensonge. Nous avons parlé à vingt personnes au moins qui y travaillaient ou ont visité l'usine juste avant le bombardement. Tous ces témoins sont formels: il s'agissait d'une usine de lait en poudre, sans aucun doute. Nous avons visité à fond le bâtiment, ou plutôt ce qui en subsistait, et nous n'avons pu trouver aucune donnée qui aille en sens contraire."