Supprimer les stations au sol

Il sera alors possible pour la NSA, dans ce nouveau contexte, de réaliser l'un de ses rêves :
supprimer ses emprises au sol dans les pays étrangers. Car l'actuel réseau spatial pêche par défaut majeur : il faut des stations au sol pour recueillir les signaux envoyés par les satellites en orbite et effectuer les mesures radio-goniométriques. De plus, ces stations terrestres sont également indispensables pour intercepter les communications émises par les satellites civils de communication de tout type, mais surtout les 18 engins du consortium international Intelsat.
C'est notamment pour capter les signaux émis par ces satellites que la NSA a dû déployer de nombreuses stations sur toute la planète, en relation avec les services secrets partenaires du réseau Echelon : le Government Communications Headquarters britannique bien sûr, le Communication Security Establishment (CSE) canadien, le Government Communications Security Bureau (GCSB) néo-zélandais et le Defense Signal Directorate (DSD) australien.

Tout ce petit monde s'est réparti la tâche. La NSA prend en charge l'Amérique du Sud, l'Asie, la Russie, le GCSB du Pacifique (dont la Polynésie française, très intéressante du temps des essais nucléaires), et le DSD de l'Asie du Sud-Est et la Chine méridionale. Chacun de ces services s'est vu équipé par la NSA de stations d'interceptions parfois gigantesques, puisque la plus grosse de toutes, celle de Menwith Hill, en Cornouailles britannique, compte deux bonnes dizaines de grosses antennes cachées sous des randômes. Sans compter celles de la station, elle aussi en territoire britannique, de Morwenstow. Les canadiens disposent également de plusieurs stations, dont celle de Leitrim, quand les Américains en hébergent deux considérables sur leur propre sol :
celles de Yakima (Etat de Washington) et celle de Sugar Grove (Virginie), également spécialisée dans les interceptions de communications par câbles sous-marins. Les Australiens comptent trois stations (Geraldton, Shoal Bay et Pine Gap) et les Néo-Zélandais une, Wahopaï.

L'idée de la NSA consisterait à supprimer la plupart de ces très (trop!) visibles emprises, génératrices de manifestations constantes des mouvements pacifistes, d'investigations parlementaires, comme ce fut le cas pour le Parlement européen, et les fuites de fonctionnaires locaux. Il est très vraisemblable que, dans l'avenir, le projet IOSA permettra de s'affranchir de ces difficultés en effectuant les interceptions de satellites par d'autres satellites ou par des drônes.
Les informations recueillies seront immédiatement transmises sur le sol américain par des satellites-relais, pour y être traitées. Prétendre être en mesure de traiter, dans un projet tentaculaire, l'intégralité des communications électroniques de la planète prend chaque jour davantage des allures de chimère. Le 24/01/2000, la direction de la NSA avait été contrainte de rendre publique une gigantesque panne informatique, qui a affecté durant trois jours l'ensemble du traitement et de l'analyse des informations recueillies par sa machine à siphonner les informations du monde.


Un déluge de données à traiter

Le directeur de la NSA, le général d'aviation Michael Hayden, avait dû alors admettre que ses machines avaient été "submergées" par des déluges de données, qu'elles sont incapables de traiter en telles quantités. Non que l'agence de Fort Meade ne se soit garanti les moyens de disposer des meilleures machines du monde : depuis les années 60, elle est la première et la principale cliente des fabricants américains de super calculateurs, et, dès la même époque, en prtemier lieu, des machines créées par le génial Seymour Cray, mort en octobre 1996 dans un accident de voiture. La course à la puissance informatique est devenue l'une des priorités absolues de la NSA, qui ne peut plus se satisfaire des capacités offertes par les plus grandes entreprises du secteur, celles qui sont capables de développer des super ordinateurs.

Des milliards de dollars en jeu

Dans un mouvement qui fait de ces firmes de pointe le fer de lance mondial de l'informatique de puissance, la NSA finance à coups de milliards de dollars des programmes stratégiques, exactement comme le Pentagone arrose de deniers publics l'industrie aéronautique militaire, qui peut de la sorte s'appuyer sur ces financements pour développer des appareils civils.

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